Mohammed n’a pas tout à fait tord quand il question l’affirmation « inventeur des Droits de l’Homme ». C’est une affirmation courante mais pas exacte :
La première déclaration de droits de l’homme de l’époque moderne est celle de l’État de Virginie (États-Unis), écrit par George Mason et adoptée par la Convention de Virginie le 12 juin 1776 (Bill of Rights).
Elle a été largement copiée par Thomas Jefferson pour la déclaration de droit de l’Homme contenue dans la Déclaration d’Indépendance des États-Unis (4 juillet 1776), par les autres colonies pour la rédaction de ces déclarations de droits de l’Homme, et par l’Assemblée nationale française pour la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
En 1791, le pape Pie VI a condamné la déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans son encyclique Adeo nota sur prétexte que celle-ci n’était que philosophique et se substituait au droit naturel ainsi qu’au droits de l’Église.
La notion de droit de l’homme restera pratiquement stable pendant près d’un siècle, puis, sous l’influence de la prise en compte de problèmes sociaux et après plusieurs décennies, les droits dits de « deuxième génération » (ou « droits-créance » garantis par l’État sur les autres êtres humains) ont été ajoutés par la Déclaration universelle des droits de l’homme (ONU, 1948).