Je pense que l’article, et les autres thèses de M. Mourey, concernant les diverses "sectes" juives de l’époque de Jésus le Christ sont pour le moins réducteurs. Parler des Esséniens, des Sadducéens, des Pharisiens et des Sicaires sans replacer ces mouvements dans leurs objectifs et stratégies, dans leur milieu culturel, cela revient à herméneutiser dans le vide.
Les pharisiens - pour couper court le cheveu - sont les ancêtres de nos rabbins actuels et kashers. La pensée pharisienne représentait la sortie du pouvoir spirituel du Temple de Jérusalem. Jésus s’il parlait de détruire celui-ci, parlait également de le reconstruire ; s’il se révolte contre les pratiques connexes du Temple, il dissert avec les Sages en son sein. En ce sens, Jésus digne rejeton de David ne peut être que du côté du Temple. Si l’on regarde les personnes qui soutiennent Jésus dans sa démarche qui remarque-t-on ? Des riches, des membres des familles des prêtres du Temples, mais aussi des collecteurs d’impôts ; Jésus est donc soutenu par la classe dirigeante. Jésus, dans les écrits torves et dénaturés, qui nous sont parvenus ne se bat pas contre Rome - qui est alors la seule puissance esclavagiste et impie à régner sur Jérusalem - mais contre l’iniquité de son Temps (que l’on me suive ici).
Jésus s’il était bien de son temps et de la Palestine ne pouvait s’exprimer avec ses "amis" qu’en araméen, langue populaire ; par contre, s’il était bien Charpentier, il devait sans aucun doute possible connaître l’Hébreu. Que ce que l’on nomme aujourd’hui "Canon" soit une traduction d’une traduction de ce que l’homme qui a vu Dieu a dit à celui qui le suivait, peut-on espérer qu’un fragment de la lumineuse lettre vivifiante de l’hébreu soit passé ?