« Désolé Dalziel, mais depuis l’époque où on comparait ouvertement les Noirs à des singes … »
C’est-à-dire que c’est l’image qu’ils ont donné d’eux-mêmes aux explorateurs qui les ont découverts… Ils vivaient à loilpé, avaient une sexualité débridée, se bouffaient entre eux et ne connaissaient pas Dieu… Je ne sais pas quelle opinion, vous en eussiez eu en ces temps-là…
« … et où on les réduisait sans vergogne en esclavage (le bon temps, pour vous, j’imagine),… »
Réduction en esclavage qui découlait de la perception que j’ai précisée. D’ailleurs, si vous prenez la peine de lire le « Journal d’un négrier au XVIIIe siècle », du capitaine William Selgrave (Gallimard, 2008), vous constaterez qu’il estime que le sort des esclaves est alors plus enviable que celui de ses congénères « restés au pays ».
« …j’ai la faiblesse de percevoir un certain progrès, donc il n’est pas évident que vous ayez raison sur ce point non plus. »
Un certain progrès certes, mais la perception des Africains reste désastreuse. Il n’y a qu’à voir l’indifférence que l’opinion oppose à toutes les africâneries, dont elle le témoin quotidien. A peu près tout le monde se moque de la responsabilité attribuée à la France, dans les massacres du Rwanda.
La situation du Darfour ne mobilise que les habituelles pleureuses ensuquées à l’humanitarisme bobo. Mugabe n’est pas du tout perçu comme une anomalie, dans le panorama africain. Et personne ne s’étonne que l’Afrique du Sud post-apartheid recule année après année*, dans l’indicateur du développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement, n’étonne personne…
* Entre 1990 et 2006, le pays a passé du 86e au 121e rang mondial.