Babs :
"Hélas, ce sud en question est le moyen orient, et il est définitivement le "heart land", le coeur du monde, il ne sera jamais délaissé en geopolitique au profit de quiquonque, l’histoire et la géographie nous le montrent"
Certes le moyen-orient est le coeur du monde d’aujourd’hui, dans la mesure où il renferme les réserves pétrolières et gazières exploitables au meilleur coût. Il faut donc le neutraliser et contrôler les dérapages, dans la mesure ou des Oussama Ben Laden se sont mis en tête cette idée saugrenue qui consisterait à faire payer aux consommateurs de pétrole, un prix économique (x dollars le barril) plus un prix politique (pour la plus grande gloire de l’Islam).
Mais il a eu les yeux plus gros que le ventre et personne ne payera son prix,
La neutralisation est en cours et notre message est assez clair : occupez-vous donc de vos affaires régionales, qui ne sont pas claires, et vous serez bien assez occupé comme ça.
Un Irak chiite, un Kurdistan autonome, un Israël suffisamment puissant pour dominer la région militairement, voilà de quoi amuser toute la galerie pour les vingt ans qui viennent.
Et dans vingt ans, l’avenir pétrolier du Moyen-Orient sera derrière lui et on passera à autre chose. Il faut nous y préparer.
C’est pourquoi je maintiens que l’avenir de l’Europe se trouve bien à l’Est, vers la Sibérie et l’Asie Centrale, et ce sont bien les relations entre l’Europe et la Russie, d’une part, et entre l’Europe et les pays Turciques, d’autre part, qui seront les axes principaux de notre politique étrangère européenne commune au 21ème siècle.
Bien sûr, ce ne sont pas des régions qui ont beaucoup intéressées la politique étrangère française, qui s’est toujours concentrée au Sud du fait de l’histoire coloniale de la France, en Afrique Noire, au Maghreb et au Levant, mais il va falloir réviser nos notions de géographie et nous y mettre sans tarder.
Les Italiens, les Allemands, les Autrichiens, les Anglais, se précipitent déjà sur la Sibérie et l’Asie Centrale, les grands groupes français aussi, bien sûr, mais il faut soutenir cet élan par une politique plus vigoureuse. Et il faut raisonner au niveau européen avec l’ensemble de nos partenaires qui n’ont pas nos tropismes et qui ne sont pas tous pris d’un amour immodéré pour l’Afrique ou les bords de la Méditerrannée, comme nous le sommes.
Ce que je veux dire, c’est que l’intégration européenne entrainent des changements de cap au niveau de nos politiques économiques et budgétaires, par exemple, sur le plan intérieur, mais qu’elle entrainera aussii des changements de cap au niveau de nos conceptions stratégiques et de notre politique étrangère.
A moins que nous ne pensions que les Danois, ou les Polonais, estimerons comme nous un jour que le Mali c’est très important, tandis que le Turkmenistan ou le Kazakhstan sont des pays sans aucun intérêt. Je doute qu’ils se laissent convaincre !