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Commentaire de Tristan Valmour

sur La faillite du libéralisme économique américain


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Tristan Valmour 2 avril 2008 16:15

Le libéralisme est un système philosophique qui organise la production et les échanges humains en laissant la possibilité aux individus la plus large liberté dans leur gestion. A ce titre, le libéralisme est une philosophie humaniste, aussi ne faut-il pas la rejeter en bloc.

 

Cependant, comme tout système, le libéralisme économique est générateur d’excès, et c’est donc aux excès qu’il faut s’attaquer. Le principal problème du libéralisme est la foi en la responsabilité individuelle comme en l’existence d’un marché prétendument libre.

 

Or, la responsabilité individuelle est toujours limitée. Ce que nous sommes et ce que nous faisons à l’instant T n’est jamais que le fruit d’un enchaînement de théories et d’expériences acquises, ce qui tend à prouver que nous réagissons plus à un stimulus que nous n’agissons. Croire en une responsabilité individuelle illimitée, croire en la faculté d’un être humain de prendre une décision libre et éclairée n’est qu’une illusion. Jamais nous ne donnons de consentement libre et éclairé car l’être humain est dans l’impossibilité de le faire en raison de son intelligence très limitée, de son incapacité à conduire concomitamment une pensée analytique et synthétique basée sur un savoir objectif.

 

Ensuite, le marché n’est nullement libre, il est toujours vicié, et il n’a pas la faculté de s’auto-organiser. La concurrence est illusoire car la théorie MAD (Mutual Assured Destruction) empruntée au domaine militaire s’applique aussi au domaine économique, comme aux relations humaines. Les êtres et les organisations qui jouissent d’un pouvoir extraordinaire emploient TOUS les moyens pour conserver leur place et n’hésitent donc pas à vicier le système. Cela est tout à fait légitime, c’est le fruit d’un mécanisme nous anime tous : la perpétuation de l’espèce.

 

De même, l’être humain n’est ni bon ni mauvais, il peut être l’un puis l’autre, ou l’un et l’autre. Il est avant tout un individu et un être social, et c’est cette ambivalence qui est la source de très nombreux problèmes. Les théories collectivistes ou individualistes sont donc incompatibles avec la nature humaine et débouchent inévitablement sur un totalitarisme. D’ailleurs, plus un groupe humain est important, plus grande est la possibilité d’un régime totalitaire. A l’inverse, les groupes humains de très petite taille peuvent aussi facilement être soumis à une tentation hégémonique.

 

Enfin, Les individus n’ont pas les mêmes capacités, du fait de leur naissance et de leur expérience, aussi les inégalités se creusent-elles davantage lorsque le système le permet. Or, tout individu devrait être égal à un autre.

 

Bref, tout pouvoir doit être limité, circonscrit, régulé. Il importe donc d’empêcher que ne se constituent des hyperfortunes car elles sont une source de déséquilibre et de danger pour la démocratie. C’est pour cela qu’il importe de plafonner les revenus, tout en laissant ce plafond suffisamment élevé pour ne pas décourager les initiatives individuelles. Car une communauté avance aussi grâce à ses individus les plus méritants. Ce plafond étant posé, pourquoi ne pas laisser une très grande liberté d’organisation puisque les excès de la jouissance de la liberté seront maîtrisés ?


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