J’ai découvert les sites et les ouvrages traitant de la décroissance alors que j’étais au rmi. ET je me suis dit : mais, j’étais donc un décroissant sans le savoir !!
Pas de télévision, pas de voiture, aucun « luxe » en vérité - vu que la totalité de mes revenus passaient dans mon loyer et mes charges.
Bref, Je suis tout à fait sensible à l’idée que la croissance de la consommation, le marché immense du superflu dans les pays riches, sont préjudiciables à terme au bien être du plus grand nombre.
Mais pour se priver de quelque chose, encore faudrait-il pouvoir en faire l’acquisition : le choix d’une vie pauvre, d’un voeu de pauvreté, est un choix de riche. Quand on n’a pas le choix, on peut toujours se dire, pour donner un peu de sens à sa misère, qu’on est content de son sort, et qu’on est conforme à un idéal de pauvreté par exemple, ou de décroissance, ou de je ne sais quel idéal de vie : c’est une illusion consolante (et je la pratique, tout en sachant que c’est une illusion).
Bref : le choix de la décroissance,en tant que choix, demeure objectivement l’affaire de gens qui peuvent se priver de quelque chose. C’est éthiquement intéressant, et sans doute satisfaisant pour l’esprit, sinon pour le corps, mais il ne faudrait pas oublier que des milliard de gens, eux, n’ont pas le choix.