L’expédition " Villepin", exécutée à l’instigation d’Astrid B. sur informations de curés-médiateurs, fut une pure opération pieds nickelés. Les Brésiliens se souviennent encore de cet avion militaire français sur l’aéroport civil de Manaus, à la barbe des autorités. Avec leurs gros sabots et un air offensé, les passagers refusèrent de s’identifier, prétendant une simple escale mais souhaitant nonobstant faire un petit tour dans la jungle. Ceux qui ont lu les journaux brésiliens ont cru rêver. Chirac, sans parler de Raffarin, n’en eut vent qu’après. Lula résolut de ne pas en faire une affaire, Villepin respira.
"Ingénurence" est un joli mot-valise. "Ingénu", au reste, est moins indigne que "naïf" qu’il est seul à traduire en espagnol. Laisser au président de la République le bénéfice du grand coeur ? Voeu pieux. On craint un miroir aux alouettes où la malheureuse Ingrid serait sacrifiée à la mégalomanie de Nicolas.
Il est vrai qu’Ingrid doit probablement d’être encore otage à la mise en avant de sa nationalité française. Bien qu’il y ait des floppées de Betancourt, Bettencourt, Béthencourt etc. dans la Péninsule ibérique, aux Açores, aux Canaries et en Amérique du Sud, tous issus de deux frères aventuriers picards, cette histoire aurait-elle été aussi médiatisée si Ingrid s’était appelée Pulecio, comme sa mère ? Pour ne rien dire de la puissante influence (ironie des choses) de sa famille. Elle l’a très bien compris comme elle sait que sa seule chance de libération est de se laisser dépérir tout en tenant bon.