Bonjour Mr Mandon, votre texte m’inspire quelques déflexions que j’aimerais si vous le permettez, vous communiquer.
Vous ouvrez par une courte allusion à l’écologie et terminez par cette phrase : ""A l’instar de chronos dévorant sa progéniture, la culture matérialiste œuvre aveuglément pour mettre un terme à l’espérance de la roue de médecine amérindienne"". Ce matin j’écoutais l’émission "Terre à terre" de Mme Ruth Stégassy, avec la participation de Yves Cochet et de Yves Dupont (sociologue auteur du "Dictionnaire des risques" publ. Armand Colin). A partir de l’exemple de la position de ceux qui ont intérêt à ce que l’on ne change rien au développement industriel (disons les néo-conservateurs) illustrée par leur refus d’envisager qu’il pourrait y avoir un pic pétrolier au motif que "ce serait trop gênant", les intervenants évoquaient la "Psychologie du déni", une "Théorie de la dissonance cognitive", la "Pensée magique". L’un d’entre eux a déclaré : "La techno-science prétend se passer de son passé".
Dans votre commentaire je lis : ""Quand le religieux en lévitation, et l’athée le plus farouche, comprendront qu’ils expriment l’un l’autre, la moitié de leur personnage, ils sortiront de leur névrose "". L’athéisme le moins farouche n’est-il pas seulement un refus du monothéisme ? Dans nos sociétés industrialisées, le scientisme ne s’est-il pas installé dans la place laissée vide entre la superstition et le monothéisme ? La place précisément de la roue de médecine ?
Enfin, un peu en marge, je lis : ""Quel ne fut pas leur étonnement de constater que les Occidentaux tuaient tout le monde, y compris les vieux, les femmes et les enfants"". Lorsque James Cook est arrivé à Hawaï en 1779, cela faisait déjà presque trois siècles que Christophe Colomb avait traversé l’Atlantique et que la découverte du monde par les européens se poursuivait. Le vieux chef hawaïen ne pouvait ignorer la cruauté des occidentaux, et c’est probablement pour sauver la vie des femmes et des enfants de son peuple qu’il a fait croire à ses guerriers que Cook était un dieu. Une avarie obligeant Cook à revenir sur l’île a fait comprendre aux guerriers hawaïens que Cook n’était qu’un homme, et c’est alors qu’ils l’ont massacré.