@quen_tin
C’est pourtant ce qui se passe dans les faits. La Chine n’investirait pas en Afrique si elle n’avait pas elle-même connu une forte croissance depuis quelques décennies. Les dirigeants chinois ont réalisé que la croissance ne se décrète pas du bureau d’un fonctionnaire totalement déconnecté de l’économie réelle, depuis la machine s’est mise en marche.
On se rejoint peut-être sur ce point, quand la croissance est un objectif politique, elle devient un objectif en soi et l’aveuglement idéologique n’est jamais très loin, sans parler de l’inefficacité des mesures préconisées. En réalité l’objectif de croissance est d’abord le fait des acteurs de l’économie (investisseurs, entrepreneurs, salariés). Les politiques peuvent au mieux fournir les conditions pour que la croissance se réalise, infrastructure, éducation, stabilité politique, et réglementer pour limiter les "effets indésirables".
C’est vrai que l’occident peut aujourd’hui se payer le luxe de se demander s’il est judicieux ou non de poursuivre une croissance effrénée. Le gaspillage est le revers de l’abondance, c’est bien le problème de la dette publique en France. En même temps, la prise de conscience des enjeux écologiques, de la nécessite de ne pas gaspiller les ressources, n’est que très récente.
Vivre sans externalités négatives est un challenge de taille qui pourrait effectivement remplacer l’objectif de croissance, mais les objectifs de l’occident, même s’ils devenaient très louables, ne seront pas les mêmes qu’un pays émergent dont la priorité est de subvenir aux besoins vitaux des individus.