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Commentaire de Sébastien

sur Réponses d'un citoyen de gauche aux dix questions de Ségolène Royal


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Sébastien 9 avril 2008 01:09

Bonjour Monsieur,

dés les premiers mots, on sent l’animosité. Et quand on commence à lire, quand on voit comment vous déballé vos croyances sur le marché économique et tout, on sent que vous êtes un prof. Je viens de créer ma boîte, je sais de quoi je parle, moi, quand je parle d’activité économique.

 

Je vais reprendre les 6 premiers points de votre intervention. Vous critiquez facilement, comprenez que ce soit normal d’être critiquer à votre tour :

1. Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l’opposition et un conformisme économique au pouvoir : de quelle façon ?

"Quant au conformisme économique, il n’existe pas en politique, mais c’est la règle pour une entreprise. Cela s’appelle bien gérer. Verdict, une question simplificatrice et trompeuse à laquelle seuls les militants dévots prendront le soin de répondre."

 

Dire que le conformisme économique n’existe pas en politique, c’est comme dire que si les politiques en place ont mis autant de temps de réagir sur le problème Chine/Tibet, c’est qu’ils étaient grippés.

 

2. Le socialisme ne peut pas se contenter d’aménager le capitalisme financier à la marge : comment produire et répartir autrement la richesse ?

"Là, je vous renverrais à Georges Sorel qui, en son temps, avait senti cette propension du PS, non exempte d’envie, de se substituer au monde économique et de le gérer sans en avoir la légitimité ni les inconvénients du risque. Le monde économique n’a pas besoin d’une bureaucratie politique pour le gérer, le fait que vous posiez cette question en ces termes montre que vous retardez d’un demi-siècle. Vous auriez mieux été à votre place au moment des Trente Glorieuses et du plan."

 

Au contraire, aujourd’hui il y a tout à refaire. A réinventer. Et si vous n’êtes pas d’accord, vous n’êtes pas socialiste. Je ne sais pas en quelle année vivait M Sorel, mais depuis le monde à dû changer. Ce n’est pas normal que le travail soit taxé à outrance, et que les profits financiers ne le soient pas. Il faut aussi taxer la spéculation. Vous ne trouveriez pas ça normal ? 

3. Que reprendre des modèles progressistes des autres pays et que rejeter ?

"Question guère subtile. C’est comme si on voulait construire une automobile en prenant la transmission d’une Ferrari, la boîte de vitesse d’une Porsche, le moteur d’une Ford Mustang et la carrosserie d’une Rolls. Il ne vous est jamais venu à l’esprit qu’une mesure politique dans un pays s’insère dans un ensemble cohérent et, de plus, est compatible avec l’esprit de la nation. Relisez Montesquieu. Tout ce qui peut être pris comme initiative tient du talent français. La seule question qui vaille est de savoir pourquoi le potentiel intelligent des Français n’est pas utilisé. Mais, qui sait, vous avez la réponse."

 

Je laisse cet argument de commercial de bas niveau.

4. Il faut pousser l’agilité des entreprises, le goût du risque et l’esprit d’entreprendre, tout en améliorant la situation des salariés et leur Sécurité sociale. Avec quel compromis ?

"Encore cette lubie socialiste, dénoncée par Sorel, d’intervenir dans les entreprises. Si ça vous titille tant Mme Royal, créez votre propre entreprise pour sonder ce que peut être le goût du risque, sinon, laissez les entreprises vivre. Il n’y a pas de compromis autre que celui qui s’exerce entre les travailleurs et la direction. Le politique n’a pas à en s’en mêler sauf à se substituer aux défaillances égoïstes et encore, l’Etat étant aussi égoïste que le monde économique qui, comme dirait Desproges, est égoïste parce qu’il ne pense pas à l’Etat. Que faire ? Amortir le risque par des règles financières justes. Chacun fait sa vie. Si un salarié n’est pas satisfait, qu’il ait les moyens de dire bye et se casser. C’est ma réponse à votre question."

 

J’ai bénéficié des bourses tremplins pour créer mon entreprise. Et je peux vous dire que c’est très important. Avec mes 70h de labeur par semaine, je m’en sors. Et oui, dans la vie d’un entrepreneur, les coups de pouce sont utiles, surtout au démarrage. Mais bon, j’imagine que pour vous ne doit pas donner 2 de vos mois de salaires à une personne qui essaye de créer son entreprise.

5. Il faut rééquilibrer le rapport de force entre le travail et le capital par une meilleure répartition du profit. Quels contre-pouvoirs dans l’entreprise ?

"Question apparemment déplacée, montrant que vous ne connaissez pas l’économie et que vous raisonnez encore sur des modèles d’il y a quarante ans, hérités de la lutte des classes. Là, vous montrez que vous êtes dans un plan obsolète et, à la question que vous posiez précédemment en 1, je réponds, soyez la première à ne plus emprunter au schéma pseudo révolutionnaire ! On ne peut vous condamner d’être ignorante des mécanismes subtils de l’économie pour la bonne raison que même les économistes aussi sont ignares sur cette question, raisonnant encore, dans l’ancien temps. Le problème de la répartition dépasse celui du rapport de forces dans l’entreprise ; il touche aussi ceux qui créent des entreprises et ceux qui n’ont pas accès au travail dans un système où les flux monétaires se concentrent. C’est un donc problème de gestion monétaire ; qui appelle un new deal inédit."

 

Là encore, votre Sorel et vous êtes dépassé. Le rapport de force existe. et par le biais du chomâge et de la peur qu’il engendre, le capital se sert copieusement. Et ce n’est surement pas un problème de gestion monétaire. Des fois je me demande si on vit sur la même planète.

6. Comment rompre avec la redistribution passive et bureaucratique comme principal moyen de s’attaquer aux injustices sociales ?

"Bonne question. La meilleure option, pour vous Mme Royal, c’est d’entrer au gouvernement Fillon comme secrétaire d’Etat auprès de Martin Hirsch, chargé du RSA. J’espère que, dans votre question, il n’y a pas quelques sous-entendus douteux ; du genre, les assistés vivent des aides octroyées par une bureaucratie passive. La redistribution passive comme vous daignez la nommer pour ne pas choquer, elle permet à quelques-uns de ne pas se suicider, à des mères de famille de nourrir leurs gosses, à des ménages en difficultés de se payer de temps en temps une place de ciné."

Ca me fait rire quand vous voyez des sous-entendus. Il est évident qu’aujourd’hui le problème de l’assistanat existe. Et croyez-moi, je connais beaucoup de gens qui en profite. Ce qui en porfite par choix (pour un temps) mais aussi ceux qui en profite parce qu’ils n’ont pas le choix. Les tuiles, tout le monde peut s’en prendre une sur le coin de la figure. Mais ces derniers ont avant tout besoin de se reconstruire, et on peut aider quelqu’un avec de l’argent, mais on l’aide surtout en l’incitant à faire des projets. Et dans ce cadre, c’est vrai qu’il ne faut pas être passif mais se servir du monde associatif.

 

Bon après j’en pouvais désolé.


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