Mr Villach,
Je trouve que vous accordez trop de crédit aux propos de Mr Breteau.
Quelques remarques :
1- « Affréter un Boeing, le faire atterrir sur l’aéroport d’un pays africain… »
Il suffit d’avoir assez d’argent pour louer un Boeing. Je ne retrouve plus la référence, mais je crois bien avoir lu qu’ils ont atterri sans autorisation ; c’est d’ailleurs ce qui a alerté les autorités locales, qui se sont demandées ce que venait faire ce Boeing. Faire atterrir un Boeing dans une ville provinciale du Tchad est beaucoup plus simple que d’atterrir à Roissy ou à Heathrow. Vous pouvez mettre les autorités aéroportuaires devant le fait accompli sans risquer une catastrophe aérienne.
« …disposer sur place des moyens de déplacement aériens de l’armée française, voilà qui n’est pas à la portée du premier « coopérant » venu. »
Les forces militaires ont souvent fait leur possible pour venir en aide aux ONG présentes, cela de manière assez informelle. Par contre, avec ce précédent, l’armée française risque d’y regarder à deux fois. C’est une des conséquences de l’irresponsabilité de l’arche. Cela ne veut pas forcément dire que Hervé Morin était au courant et qu’il avait donné son feu vert.
2- « Puis quand on est arrêté et emprisonné, voir le président de la République en personne se démener, y compris sur place, jusqu’à la libération des personnes incarcérées, n’est pas fréquent non plus. »
Je crois au contraire que cette réactivité correspond bien avec le style du président (qui est d’ailleurs souvent critiqué sur Agoravox). Sarkozy a prouvé qu’il agissait parfois trop vite, trop spectaculairement.
3- « Enfin, entendre annoncer à l’avance le déroulement chronologique des étapes qui conduisent à la solution du problème et en vérifier l’exactitude, depuis la tenue du procès avec la certitude d’une peine raisonnable jusqu’à l’octroi de la grâce du président du pays concerné, en passant par le rapatriement en France dès la fin du procès, pareil agenda ressemble fort à un protocole d’accord entre deux États, servant les intérêts de l’un et feignant de ménager les susceptibilités de l’autre. »
Qu’il y ait eu accord pour résoudre la crise ne veut pas dire que l’Etat français sponsorisait officieusement l’action de l’Arche de Zoé. Même si le procès ressemble à un arrangement, cela ne veut pas dire que les ministères concernés n’aient pas eu une mauvaise surprise le jour où ils ont réalisé qu’Eric Breteau et consorts avaient effectivement essayé d’expatrier les enfants.
Les « portes ouvertes »
Eric Breteau s’est contenté d’envoyer quelques courriers à des conseillers de conseillers de ministres. Cela ne veut pas dire que les informations sont remontées jusqu’en haut. Ces fonctionnaires sont en contact permanent avec des dizaines de personnes qui cherchent à obtenir leur appui.
Il ne suffit pas d’écrire un courrier à un représentant d’un ministère –ni même d’être reçu en entretien par un membre d’un cabinet ministériel- pour se dire : « Ok, j’ai le feu vert de l’Etat français ».
Par ailleurs, quand Breteau a présenté son projet, il a parlé d’orphelins. Or –même si Eric Breteau s’enferme dans le déni- la grande majorité de ces enfants avaient de la famille.
Vous reprenez ses propos : « il était très simple de me faire mettre en examen et placer sous contrôle judiciaire ». Mais on ne place pas quelqu’un en examen ou sous contrôle judiciaire parce qu’il développe des plans un peu fumeux. De même qu’on ne place pas en détention un individu dont le profil psychologique est inquiétant, tant qu’il n’est pas passé à l’acte…
Il y a beaucoup d’éléments que vous avez négligés.
Eric Breteau n’a pas donné d’explication acceptable sur le fait que les enfants ont une famille. Il s’est contenté de nier –avec un aplomb réellement déconcertant- en dépit de tout ce que l’on sait (on a vu des mères de familles dans les divers reportages diffusés).
Il n’a pas donné d’explications acceptables à toutes ses manipulations : les bandages, les mensonges à ses collaborateurs tchadiens, etc.
Par contre, il a eu le culot de dénoncer les « manipulations grotesques » des reportages. Il a expliqué que le film ne comportait que vingt minutes d’images sur les 30 heures filmées (en sous entendant que la manipulation se trouvait dans cet écart. Que les journalistes, malintentionnés, n’avaient retenu que ce qui était incriminant). Mais tous les reportages vidéos sont fabriqués de la même manière, à partir de « rush », des images brutes que le journaliste doit ensuite sélectionner et organiser. Même pour filmer un reportage de 50 secondes pour le 13 heures de Pernaut, il y a derrière plusieurs dizaines de minutes de matière brute. Cette mise en forme ne veut pas dire qu’il y a malhonnêteté ou manipulation.
Je n’aime pas beaucoup Fogiel, mais il s’en est beaucoup mieux sorti que ses collègues de France Info, de Canal ou de TF1 durant son interview, parce qu’il a pointé ses incohérences.
Je crois que M. Breteau est foncièrement malhonnête, que c’est un « manipulateur ». Je ne suis pas vraiment étonné qu’il parvienne à convaincre certaines personnes. C’est ce qui fait la force de ces individus. C’est aussi ce qui fait leur dangerosité.
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10/04 11:43 - hihanhihanhihan
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10/04 09:58 - Argo
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