Rocla, vos blagues sont aussi éculées qu’un pagne néandertalien lavé sans assouplissant
. On ne peut pas dire qu’elles fassent avancer le débat, mais si au moins, elles pouvaient décrisper l’atmosphère...
Pour Demian : oui, l’homme est soumis à une variabilité qu’on appelle polymorphisme. Une part de ce polymorphisme a une raison sociale : il permet aux individus de se reconnaître entre eux, de même que les otaries se reconnaissent à la voix de manière infaillible. Un polymorphisme d’aspect peut se retrouver chez bon nombre d’espèces sociales, à commencer par notre cousin chimpanzé, mais aussi le lycaon, dont la robe est changeante, le chevalier combattant (un oiseau limicole du groupe des bécasseaux).
Le phénomène n’est pas propre à l’espèce humaine. Le polymorphisme est un facteur d’évolution essentiel, il est lié à la diversité génétique. Cette diversité est favorisée par la sélection naturelle, puisqu’en cas d’environnement changeant, elle permet plus facilement l’émergence d’individus adaptés. Par contre, en milieu parfaitement stable, le polymorphisme tend à disparaître par le fait que les individus tendent à se choisir en fonction de critères unificateurs. Ce genre d’environnement sélectionne les organismes spécialisés au détriment des organismes « généralistes ». Par contre, ces derniers surmontent mieux les crises environnementales.
Le polymorphisme très développé de l’espèce humaine tient donc à la fois à une nécessité sociale et à son histoire évolutive très mouvante, faite de migrations et de croisements incessants. Mais malgré ce polymorphisme, des grandes tendances restent reconnaissables, et ces grandes tendances correspondent grosso modo à des subdivisions géographiques, les races... comme pour n’importe quelle espèce animale à vaste aire de répartition.
Pour Roland : vous faites bien de citer les thèses de Porchnev, elles sont dignes d’intérêt, malheureusement, il leur a toujours manqué une preuve irréfutable (il y en aurait eu une, le fameux « iceman », qui a disparu). D’autant que l’immense majorité des « hommes des bois » sont des mythes, même s’il est possible que certains, dans le lot, aient été fondés.
Le regretté Bernard Heuvelmans, mort il y a quelques années et qui était loin d’être un rigolo, accordait pas mal de crédit aux thèses de Porchnev. Il aurait été ravi de connaître l’existence de l’homme de Florès, qui est peut-être lié aux légendes locales d’hommes des bois. Peut-être d’autres espèces humaines ont-elles existé jusqu’aux temps historiques, voire très récemment, mais nous n’en aurons peut-être jamais la preuve.