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Commentaire de tulku_debunk

sur Doute méthodique et art contemporain


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tulku_debunk 10 avril 2008 12:52

Infinie sagesse ? Moi ? Vos vous trompez, je n’ai aucune patience envers certains exhibitionnistes de la pensée. smiley

Merci pour l’info sur Sean Scully, que je ne connaissais même pas ! Je dois vous avouer que je suis totalement autodidacte en la matière, et d’autre part, je me suis détaché de l’art contemporain il y a des années pour toutes sortes de raisons. Mais le peu de recherches que je viens de faire sur Scully me montrent qu’il se situe dans la continuité de l’art moderne, c’est à dire à l’opposé de cette attitude de rupture permanente et de questionnement perpétuellement suspendu qui constitue l’essence d’une certaine forme d’art où le public, c’est à dire moi, a l’impression d’être de trop.

J’estime qu’une forme d’art qui a besoin d’un intercesseur entre le peuple et le créateur pour exister en tant que telle est une sorte de relique qui vit d’une vie artificielle. Autrement dit, je suis, comme tout le monde, disposé à faire des efforts mais par au-delà d’un certain point. smiley Cela dit, si quelqu’un se donne la peine de m’expliquer en quoi l’œuvre de Laurence Weiner est géniale, renversante, indispensable, je suis prêt à l’écouter. Mais faire l’effort d’entrer dans une galerie où on ne vous dit même pas bonjour, où on est confronté dans un silence de mort à un dispositif hermétique, sans repères familiers, sans indices, ne sachant pas même ce qu’il est requis ou inopportun de penser, non, c’est au-delà de mes forces, et c’est là que je situe (à tort ou à raison) la limite où l’art devient une forme de mandarinat.

Il faut se confronter à l’expérience pour pouvoir /envisager/ de connaître le monde, ce que Mr Villach ne fait pas. Il lit des choses sur des gens, et cela lui suffit à fonder sa critique. Souhaitons, pour l’intérêt de l’espèce, qu’il ne se conduise pas en amour comme en art (ou peut-être faudrait-il ne pas le souhaiter ? Ach, doute méthodique, quand tu nous tiens... smiley ). Si la simple présence physique d’une œuvre ne forme plus un point de départ fiable pour amorcer le processus intellectuel qui mène à sa compréhension, s’il faut d’abord potasser le manuel pour essayer d’y voir clair, et au bout du compte, achever par ses propres moyens la pensée de son auteur, c’est de l’art en kit, de l’art Ikea.

Voilà ce que Mr Villach aurait pu nous dire, par exemple, au lieu d’essayer de nous prendre de haut - ce qui le met dans une posture incongrue, reconnaissons-le.


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