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Commentaire de pino69

sur Lettre ouverte tibétaine au sieur Mélenchon


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pino69 pino69 11 avril 2008 12:58

Chacun voit midi à sa porte.

La vision chinoise comme la vision tibétaine du problème ne peuvent se rejoindre car elles ne sont pas fondées sur les mêmes concepts ni sur la même interprétation des faits historiques, politiques et culturels.
L’histoire de ce pays est par trop exotique pour nous pour que nous puissions en avoir une reconstitution exacte, dépendant pour ce faire de sources chinoises ou tibétaines, égalements suspectes d’inexactitude ou d’interprétation. En gros, nous ne disposons pas en occident à notre niveau des outils nécessaires pour faire la part des choses, surtout par médias interposés. Le matériau disponible sur ce sujet sur le net est extrèmement (trop) hétérogène pour se faire une idée précise et surtout définitive. Il faudrait pour cela être sinologue. Si on doit légitimement mettre en doute les statistiques de Pekin, pourquoi adhérer spontanément et sans réflexion aux estimations de l’opposition tibétaine ?

Il ne s’agit pas là d’opposer les uns ou les autres mais de favoriser une solution acceptable pour les deux parties, dans le respect de leurs différences et de leurs cultures réciproques.
Surtout qu’il n’y a pas d’autres solutions. Ceux qui croient que Pekin se pliera à notre indignation hystérique sont des sots.

La Chine est un grand pays, tout comme le Tibet. Ostraciser un des acteurs du conflit en faveur d’un autre en fonction de nos perceptions occidentales et démocratiques est contre-productif. Nous vivons dans un monde qui n’est pas le leur. Ainsi n’hésitons nous pas à qualifier nos régimes de démocratiques, alors que, rationnellement, et à l’épreuve des faits historiques, il ne le sont pas.

Balayons devant notre porte avant de nous occuper des affaires de gens qui ne nous ont rien demandé et auxquels nous ne comprenons rien, juste parce que les medias et quelque groupuscules d’agitateurs en parlent ou parce qu’il est de bon ton de fustiger la dictature chinoise (qui au passage gère 1,5 milliards de "pekins", ce qui devrait nous faire tendre à l’humilité quand on voit la difficulté à gérer 60 millions de français). La passion ni l’émotion n’ont rien à voir là dedans, il s’agit d’un problème historique et géo-politique qui réclamera du temps avant de se régler et dont la conclusion ne sera sans doute ni favorable, ni défavorable aux deux parties.

Le Tibet n’est pas Ingrid Bettancourt.


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