Je trouve assez intéressant que vous preniez l’image d’un enseignant pour attaquer Nicolas Sarkozy. J’ai déjà entendu des gens se moquer d’un de leur collègue enseignant parce qu’il n’arrivait pas à « tenir sa classe » composée pour moitié d’élèves dépourvu de toutes limites (c’est dans l’ordre des choses qu’un adolescent se rebelle ; c’est plus étrange lorsqu’un adolescent n’a même pas la sensation d’être rebelle lorsqu’il passe son temps à ne respecter aucun des ordres qui lui sont donnés par des adultes).
Je pense qu’il est facile de se moquer de celui qui ne parvient pas à devenir pas alchimiste. C’est plus facile en effet de regarder les autres mettre les mains dans le cambouis et rigoler de leurs échecs que de tenter de soit aussi participer, de prendre les problèmes à bras le corps et ne pas toujours attendre du reste de la société qu’elle fasse le boulot.
Il est facile pour un magistrat, par exemple, de dire que la délinquance ne peut être réduite par son action. Il est évident que l’action seule des magistrats ne saurait efficacement supprimer la délinquance. Mais lorsqu’on donne en tout le tort à la société, c’est à dire à une masse informe à laquelle on prétend ne pas vraiment appartenir, on est démissionnaire. C’est grave, je crois.
J’ai dit que la police et la justice sont dans le même bateau. J’aurais du ajouter que le reste de la société est dans le même bateau : ceux qui rigolent des difficultés de la police et de la justice, pensant qu’il suffit de dire « la société n’est pas parfaite » pour prôner l’inaction, en paieront demain les pots cassés. La société, c’est vous et moi. Ce que nous ne faisons pas, en disant que cela revient à la société, ne sera tout simplement pas fait du tout.