@ Leon
Merci pour votre commentaire, pondéré, comme d’habitude.
Votre commentaire pose la question des bornes de l’humanité. Quand commence-t-elle ? Quand finit-elle ?
Dans ce flux de commentaires, j’entends parler de légume, comme si c’était des personnes déshumanisées, des personnes qui n’en seraient plus. Sous l’article de Bernard Dugué, l’auteur lui-même suggère que si des enfants naissent avec des handicaps, il n’est peut être pas opportun de déployer tous les moyens médicaux pour les sauver. Ce que j’ai annoncé dans mon article pour dans quarante ans, certains le préconisent déjà ... Voyez comme les bien pensants déshumanisent les handicapés à ce point qu’ils leur souhaitent de ne pas exister ... mais quelle est donc cette espèce de tolérance qui consiste à souhaiter l’inexistence d’autrui ?
On dit que la mère a tué sa fille par amour. Mais pourquoi ne s’est-elle pas tué, elle ? Quelle est donc cette vanité qui consiste à penser que celui qui est en trop, c’est forcément l’autre ?? Quelle est cette vanité qui consiste à croire que ma vie a bien plus d’importance que celle d’un autre ? On disait de Vincent Humbert qu’il avait une vie de merde. Mais combien d’êtres humains disposent de tous leur sens mais mènent une vie de merde, oscillant entre consomation et copulation ? Quelle est donc la valeur de nos vies ? Notre capacité à jouir ? Notre capacité à accumuler des plaisirs et des richesses ? Quel est le mètre étalon qui serait sensé nous dire quelles vies méritent d’être vécues ? Un handicapé lourd qui est dans un fauteuil n’aurait plus droit au bonheur ? Ou ne serait-ce pas plutôt que pour nous, valides, il nous est impossible d’imaginer qu’une vie dans un fauteuil puisse être source de bonheur ? La haine des handicapés n’est-celle pas finalement la projection de notre propre peur de devenir comme eux ?
Vous demandez où commence notre humanité, Léon ? Bonne question ... A nos capacités intellectuelles ? à notre force physique ? à notre profil racial ? A notre aptitude à se défendre ? Quel point commun réunit les blancs, les jaunes, les noirs, les vieux, les jeunes, les nourrissons ? Moi, je vais vous dire ma réponse, bien que vous la connaissiez sans doute déjà : nous sommes humains car nous avons tous une identitié génétique d’un être humain. Voilà le point commun de notre humanité : nous avons tous en nous un programme génétique donné qui s’appeller l’ADN qui fait de chacun de nous un exemplaire unique et irremplaçable de la nature humaine, mais pourtant tellement semblable de son voisin.
Voilà pourquoi je crois autant à la vie : parce que dans le vieillard que l’on tue ou dans l’enfant qu’on assassine, il y a ce point commun qui m’unit à lui : nous sommes tous des déclinaisons de l’ADN, tous différents, mais tous similaires. Quelle que soit votre couleur de peau, quel que soit votre niveau de développement corporel ou intellectuel, nous sommes tous basés sur une identité génétique donnée. Et si vous comprenez mon point de vue, alors vous comprendrez pourquoi je fais partie de ceux qui estiment que la vie mérite d’être défendue de sa conception (naissance de notre identité génétique) jusqu’à sa mort naturelle (destruction de notre identité génétique). Toutes les autres étapes intermédiaires que sont la nidation, la naissance, l’adolescence, la vieillesse ou la déliquescence de fin de vie ne sont des des étapes d’un processus qui caractérise la personnalité humaine.
Icks PEY