@ PJC Allard
Cher ami, vous souhaitez m’entendre dire que tout est chacun est maître de sa vie.
Derrière ce propos démagogue, je sais que vous essayez de débusquer le religieux que certains seraient ravi de trouver derrière moi. C’est tellement pratique de pouvoir agiter le mot « religieux », cela permet de ne plus argumenter sur les idées ou sur les principes : celui qui est religieux est nécessairement irrationel et donc indéfendable.
Vous êtes donc convaincu que chacun est maître de sa vie ? Et bien ce propos - de catégorie libertaire - est insensé, mon cher ami. Tout simplement parce que la collectivité est régie par certaines règles. Ces règles concernent tantôt nos relations aux autres (prohibition de l’inceste, du viol, du meurtre d’autrui, etc.) tantôt les relations à nous mêmes.
Cela vous surprend que la société puisse réglementer les relations à nous mêmes ? Tout simplement car la société a dans l’idée que, parfois, il faut protéger les individus contre eux-mêmes.
Cela va de la prohibition du surendettement à la camisole de force pour celui qui veut porter atteinte à son intégrité physique. C’est aussi ce qui amène les secours à soigner une personne qui a raté son suicide (pourtant, il a bien exprimé un acte libre en tentant de se suicider, non ?). Nous pourrions aussi parler de la prohibition de la drogue (chacun ne fait-il pas ce qu’il veut avec sa vie ?) ou de la réglementation de la cigarette (finalement, le cancer fait économiser des sommes folles aux régimes des retraites, non ?) ?.
Je pense également à la zoophilie. Pourquoi diantre la société irait vous empêcher de sodomiser votre cochon d’inde préféré ? Et s’il me plait à moi de me faire lécher les testicules, préalablement parfumées au Canigou, par mon animal domestique préféré ?? N’est-ce pas un acte de liberté individuelle ?
Lors d’un fil d’un autre article, j’ai déjà eu l’occasion de citer cette affaire du lancer de nain qui avait posé pour principe que la société peut prohiber des comportements qu’elle juge indignes pour la personne humaine, même si ce comportement-là est souhaité et assumé par la personne concernée.
La notion de dignité humaine, monsieur Allard, consiste justement à protéger les individus du mal qu’ils pourraient se faire. Tout simplement car la société considère, et elle a bien raison, qu’il est dans l’intérêt supérieur et de l’individu concerné et de la collectivité dans laquelle il vit, d’écarter dans certains cas et sous certaines conditions la liberté individuelle.
Donc pour répondre à votre question démagogique, je vous dis non, nous ne sommes pas totalement maître de notre vie car nous appartenons à une société qui est régie par des règles qui interfèrent, parfois, dans notre liberté individuelle. Si vous n’en êtes pas satisfait, partez donc faire l’ermite aux fins fonds d’un désert : là-bas, personne ne viendra vous empêcher de vous droguer, de vous mutiler, de vous faire empaler par un dromadaire et autres actes souverains de liberté votre individuelle préservée de toute norme sociale extérieure à vous même.
Icks PEY