C’ était en Alsace à Mulhouse dans les années 55 -60 , dans le fournil j’ ai appris ensuite à me servir de mes deux mains , si vous ne le saviez pas , à cette époque on était bilingue de façon automatique , genre langue maternelle . Inimaginable pour celui qui n’ a pas été dans ce cas .
Vous sortez vos tirades d’ancien combattant, je sors donc les miennes ! Vous êtes entré dans votre fournil à 14 ans. Très bien. Je suis entrré au lycée à 10 ans. Une sortie tous les 15 jours (sauf quand on j’étais collé.) Redoublement interdit sous peine de perdre ma bourse d’études. Bizutage, et tout le reste. Marche en rangs pour faire 15 mètres (de l’étude au dortoir.)
Promenade en rangs par trois le jeudi et le dimanche. Etude le reste du temps. Livres interdits, journaux interdits, radio interdite, télé : n’existait pas avant 66. Langues étudiées en 6° : latin, anglais (1e langue vivante.) 4° : allemand 2° langue vivante. Seconde : russe, troisième langue vivante.
C ’est sans doute rigolo et facile de manifester , mais bien plus intelligent et difficile d’ apprendre .
Je ne vous le fais pas dire. Ah, j’ai oublié : argent de poche : 5 F pour 15 jours (pour les fournitures.)
Un vrai paradis. Finalement, dans votre fournil, vous n’étiez peut-être pas très malhreureux : vous aviez chaud. J’ai couché dans un dortoir où il faisait -5° ! (pas de chauffage.)
Il y aura toujours des abrutis pour prétendre que le travail "intellectuel", celui qui ne mobilise pas les deux mains, c’est un travail de fainéant.
P.S. En Alsace, on ne parle pas l’Allemand, mais l’alsacien.