Pour rajouter au bilan de cette semaine ô combien faste, n’oublions pas :
- la remise en cause du smic
Un rapport, commandé par le Conseil d’analyse économique, sonne le glas du Smic, le jugeant inefficace, inadapté aux jeunes sur le marché de l’emploi et responsable de la stagnation des bas salaires... De la mauvaise foi, des approximations, bref, tout pour légitimer les projets du gouvernement !
On s’en doutait un peu : la « réforme » du Smic est dans les tuyaux. Pierre Cahuc, Gilbert Cette et André Zylberberg (dont il est interdit de dire qu’ils sont néo-libéraux) viennent de concocter un rapport pour le Conseil d’analyse économique (CAE), intitulé « Smic, revenu minimum et coût du travail : quelle articulation pour combiner justice sociale, incitation au travail et compétitivité ? » Il n’est pas encore publié, mais une version provisoire circule sur Internet. On y découvre une critique en trois points : le Smic a trop augmenté et couvre en France une proportion de salariés plus importante qu’ailleurs ; ensuite, il i[« comprime la distribution des salaires [...] sans grande efficacité pour lutter contre la pauvreté »]i ; il contribue enfin à exclure les jeunes de l’emploi.
(...)
Les propositions sont à la mesure du réquisitoire : refus des « coups de pouce » et de l’indexation automatique du Smic sur la progression du pouvoir d’achat, refus de conditionner les allégements à la résorption des minima de branches inférieurs au Smic, et institution d’un Smic-jeunes. De telles provocations vont à contre-courant de ce qui se passe en Europe sur la question du pouvoir d’achat. En Allemagne, la discussion est ouverte sur l’institution d’un salaire minimum, parce que les conventions collectives couvrent de moins en moins les salariés et que le taux de bas salaires a du coup dépassé celui du Royaume-Uni (22,7 % contre 21,7 %), comme le montre un bilan récent.
Après l’euro-manifestation sur les salaires, les syndicats réfléchissent à nouveau sur l’idée d’un système de salaires minima au niveau européen. Reparler d’un Smic-jeunes, après le mouvement de la jeunesse de 1994 (et plus récemment contre le CPE) manifeste une incompréhension tactique assez remarquable de la situation. Mais la fonction réelle d’un rapport tellement biaisé est plutôt de faire apparaître comme « modérés » les projets gouvernementaux qui visent, eux aussi à liquider le Smic, mais « en douceur ».
- la refonte du code du travail (votée le 11 décembre 2007, et qui va entrer en fonction dès le 1er mai)
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38086
- les coupes sombres (venant après celles de la justice et des fonctionnaires, de l’éducation) dans le budget de la santé (plan pour les hôpitaux)
Bref, une semaine de pète-le-feu, pour le PPdA (président du pouvoir d’achat), et ses joyeux sbires : le Fillon droit (dans ses bottes) et le Bertrand zi...
Encore bravo !