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Commentaire de Hecatonchire

sur Du web social à l'entreprise 2.0


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Hecatonchire 18 avril 2008 19:43

C’est juste le 1000 ième article de ce genre sur Agoravox, ça commence à saouler.

Je l’ai quand même lu, l’auteur a peu être fait preuve de sagacité et mis le doigt sur un nouveau « paradigme 2.0 »…

Ben non ! C’est l’habituel bidonnage à base de machin 2.0 sans queue ni tête que répètent à longueur de temps les prêtres du journalisme-marketeux, en quête de reconnaissance professionnelle.

Comme j’en ai un peu marre de lire ce genre d’article, j’ai pris un peu de temps pour souligner la vacuité de l’argumentaire (oui je sais, c’est contradictoire).

Vous dites :

« Les murs de l’entreprise deviennent poreux, perméables à ce qui se passe au dehors. Certaines sociétés ont compris l’intérêt qu’il y avait à s’ouvrir à la sphère des utilisateurs »

et vous donnez en exemple :

« IBM, qui était l’un des représentants les plus caricaturaux de l’entreprise traditionnelle, a opéré une mutation radicale en s’ouvrant aux systèmes d’exploitation open-source et en devenant un contributeur actif de la communauté du développement libre. »

C’est quoi le rapport entre une volonté de s’ouvrir (communiquer) avec ses clients et le fait de participer au développement des logiciels libres ?
Expliquez moi le lien de causalité ??
Réponse : y’en a pas.
Si IBM s’ouvre à l’open source c’est uniquement parce que son fond de commerce c’est de vendre du matériel et du service.
En intégrant ce mouvement, il peut récupérer à bon compte des logiciels libres avec un minimum d’investissement.
(D’ailleurs, quand on voit la merde qu’est Lotus-notes, on comprend pourquoi ils le passent en open-source, ça permettra de rattraper la concurrence à moindre frais. Parole de programmeur)
IBM a toujours fait son beurre en vendant du hard et du service, pas en tant qu’éditeur de soft, point final.
En tout cas, ça n’a rien à voir avec la volonté qu’une entreprise a, de mieux communiquer ou pas avec ses utilisateurs.

Vous dites :
« Procter & Gamble a également procédé à un changement fondamental de son modèle de R&D en établissant de nombreuses coopérations avec des chercheurs et des experts indépendants, extérieurs à l’entreprise, pour la mise au point de ses produits. Les travaux scientifiques élaborés sur le modèle de l’entreprise collaborative sont de plus en plus nombreux. La plate-forme Innocentive, qui met en relation chercheurs et entreprises, en est l’exemple le plus frappant.
« 

C’est quoi la nouveauté là ? Vous voulez dire qu’avant Internet, les entreprises privées ne communiquaient pas avec les chercheurs ?
Ou alors vous voulez simplement dire qu’elle le font plus simplement avec Internet peut-être ? 
Oulaaaa mais c’est révolutionnaire ça, ça valait le coup de l’écrire, ou pas…

 Ensuite on a droit à l’apologie habituelle du Patron qui aime ses employés d’amour vrai, vous dites :

« L’entreprise doit rétablir la relation de confiance entre sa structure organisationnelle et ses membres.
...
Elle permettra ainsi, à nouveau, la constitution d’un savoir, d’une base de connaissances propre à l’entreprise-base dont les employés seront les administrateurs zélés. »

Ah Ah, le serpent de mer de la capitalisation des savoirs. Il se trouve que je connais un peu le sujet.
Les entreprises (principalement de service) ont toujours cherché des moyens techniques pour capitaliser les connaissances (les conserver) étant entendu qu’elles souhaitent limiter au maximum la perte de compétences lorsque les employés s’en vont (donc rien à voir avec de la générosité ou de la confiance, il s’agit au contraire de se protéger et accessoirement de pouvoir faire pression sur les salariés plus facilement). On a longtemps pensé qu’il suffisait de mettre à disposition des logiciels alimentant des bases de données pour que naturellement les employés s’en servent et livrent gratuitement leurs savoirs à la disposition de tous et surtout de l’employeur.

Sauf que... ça marche pas (ils essayent depuis l’avènement de l’informatique) . Il y’a une résistance naturelle en chacun de nous au libre échange des savoirs (dans une entreprise privée en tout cas) car nous tenons à conserver notre utilité et donc notre emploi (on a bien raison d’ailleurs).
La technique ne résoudra rien, c’est un problème sociologique simple qui se résume par l’équation :
Savoir que je suis seul à posséder = je conserve mon utilité et donc mon emploi.
Toute la technologie de la terre ne changera rien à cela.

Les modèles (et les outils) de libre échange de savoirs ne fonctionnent que dans les économies gratuites (logiciel libre, recherche publique) et la sphère privée.
Mais plus du tout quand ce que vous savez faire vous rapporte un salaire (alimentaire mon cher Watson).

Et pour finir, vous dites :

Bla bla bla...

J’ai lu et relu la conclusion mais rien à part la pub pour Clearspace et des affirmations péremptoires sans fondements du genre :

-  « Machin truc ... apte à rassurer les services informatique » Ils étaient inquiet ? Mais au sujet de quoi, on aurait aimé savoir ?

- « l’intégration du machin au sein de l’entreprise n’est pas uniquement une question de stabilisation des solutions » Ca veut dire quoi stabilisation des solutions ? Les solutions ( ???) actuelles ne sont pas stables ? Et zut, je renonce à comprendre quoi que ce soit à ce galimatia.

- « la collaboration entre individus génère du savoir et représente la véritable valeur de l’entreprise » On s’en doute mais rien à voir avec Internet et le machin 2.0, de plus les salariés ne se feront pas entuber si facilement (voir plus haut).

- « L’entreprise machin truc est plate et organique, les degrés hiérarchiques verticaux s’effacent au profit des compétences véritables. Une véritable mutation des mentalités et des usages »

 Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu.

Je vais résumer votre article :
Internet en tant que technologie émergente amènera et amène déjà son lot de changement et de révolutions (n’ayons pas peur des mots) dans l’entreprise et la société.
Et j’ajouterais : Comme l’ont fait toutes les révolutions technologiques au cours des siècles.

Bravo à notre auteur pour cette clairvoyante analyse .

La révolution des mentalités et des usages elle est dans le fait que sur Internet on peut écrire n’importe quoi quand on a rien dire et souvent ça passe, mais pas aujourd’hui.

 


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