• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Libr’Op

sur Que sais-je du Tibet ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Libr'Op Libr’Op 20 avril 2008 11:10

Oui, je comprends, là c’est plus clair. Effectivement, le projet du dalaï-lama reste de préserver, vu l’urgence, l’identité tibétaine. Les Tibétains sont, en effet, victimes d’un phagocytage ethnique par les Chinois. Ce phagocytage met en danger leur identité. C’est un fait. Nul ne peut le nier. De plus, la culture tibétaine s’en trouve menacée. Or, cette culture est essentiellement bouddhiste dans l’art, l’architecture, les traditions, le mode de vie, la philosophie, la psychologie, la morale, la politique et même la médecine. On ne peut dissocier la culture et la civilisation tibétaines du bouddhisme. Le Tibet n’a pas connu de révolution des Lumières comme en France. Il n’y a pas eu ni prise de la Bastille ni Robespierre ! Tous les grands penseurs sont bouddhistes. Il n’y a pas de Jules Ferry ou de Jean-Jaurès au Tibet. C’est là toute la différence. Et le premier véritable penseur laïc d’envergure dans l’histoire du Tibet est le XIVè dalaï-lama, un comble ! Sur ce, depuis l’exil de 1959, un courant politique laïc est né avec le Tibetan Youth Congress et des intellectuels, anciens de la Résistance tibétaine au Mustang népalais, comme Lhasang Tsering et Jamyang Norbu (admirateur de Napoléon), fervents indépendantistes. Mais on ne saurait imposer le primat de la laïcité à des Tibétains qui vivent dans leur grande majorité au rythme du bouddhisme et s’en trouvent fort aise. L’identité tibétaine est donc bouddhiste, car c’est là le seul héritage civilisateur du Tibet. C’est l’originalité du Tibet. Et donc pour préserver l’identité tibétaine, on ne peut que préserver le bouddhisme. Autrement il ne reste pratiquement rien. Ce qui n’empêche aucunement la séparation de la Religion et de l’État voulue par le dalaï-lama. Quant à la présence des Chinois dans un Tibet « autonome » ou « indépendant », le dalaï-lama n’exige pas leur départ sous la contrainte. Le Tibetan Youth Congress serait, à mon avis, beaucoup plus pour faire place nette. Quant aux Tibétains du Tibet, il faudrait le leur demander. Les émeutes à Lhassa à la mi-mars et l’embrasement du « Grand Tibet » jusqu’aux confins du Si Chuan, du Gansu et du Yunnan apportent un premier élément de réponse. Mais, de grâce, ne cherchez pas à imposer la généralisation de la laïcité aux Tibétains, les Tibétains ne cherchant pas de leur côté à imposer leurs valeurs bouddhistes à qui que ce soit.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès