La question est donc bien de savoir si un tibétain, dans un Tibet politiquement et culturellement autonome, aurait le droit de refuser le bouddhisme tibétain, comme référence idéologique et politique exclusive de la société et des rapports sociaux . Je n’en suis pas convaincu pour ma part , encore moins à la lecture des propos du DL.
Cette question est pourtant indissociable de celle de la liberté d’opinion religieuse, voire athée, et politique, qui elle-même est indissociable de celle de démocratie pluraliste. Je ne suis pas relativiste sur ce point : toute l’histoire mondiale montre que la démocratie est incompatible avec un projet théocratique et ethnique.Il n’y a pas plus de régime démocratique chrétien (sauf pour définir un parti particulier par opposition à d’autres partis et encore cela mériterait débat), que de république islamiste ou de démocratie bouddhiste possibles. Pas plus qu’il n’ y a de cercle carré.
Si vous me demandez de choisir entre le régime chinois non-démocratique mais laïc et le démocratie à la sauce tibétaine, je refuse tout simplement un tel choix dans l’absolu, sauf au regard d’un avenir possible et relatif d’évolution et je pense (j’ose penser !) que le fait de se dire laïc pour un régime rend possible une évolution ultérieure vers plus de démocratie sous l’effet des luttes pour les libertés qu’un régime qui reste dépendant d’une vision théocratique de la politique.
Réalisme politique oblige !