Le Tibet n’a jamais été un territoire chinois. La frontière entre le territoire tibétain et le territoire chinois a été délimitée en 822. Il n’y a jamais eu de gouverneur chinois au Tibet ! Ce sont les Mongols au qui ont conféré au plus haut dignitaire bouddhiste, leur allié, le titre mongol de "dalaï-lama". Si quiconque peut réclamer le Tibet comme partie de son territoire, ce sont les Mongols. Or, les Mongols n’ont jamais intégré le Tibet à leur empire. Par contre, les Mongols ont intégré la Chine à leur empire et sont donc, en vertu du raisonnement de la partie chinoise, fondés à réclamer la Chine comme partie intégrante de leur territoire ! Par la suite, la présence des Mandchous, qui ne sont pas plus Chinois que les Tibétains, s’est limitée au Tibet à deux chargés d’affaires (amban, en chinois) et à une petite garnison ; d’une part pour faire la police dans les querelles entre tribus mongoles au Tibet, d’autre part pour contrer les incursions des Gourkhas népalais. Jusqu’à l’invasion de 1950, le Tibet a géré ses affaires de façon autonome et totalement indépendante des Chinois. La politique chinoise entre 1912 et 1950 est, pour les nationalistes de Tchiang Kai-shek comme pour les communistes de Mao Tsé-toung, d’intégrer le Tibet à la Chine, de seigneurs de guerre chinois ayant d’ores et déjà pris position militairement en Amdo et au Kham aujourd’hui intégrés aux provinces chinoises.