Merci Jean-Paul pour vos commentaires éclairés et éclairants.
On voit bien les limites des convictions démocratiques de Reboul : il préfère allègrement un régime corrompu et dictatorial qui pratique la liberté d’expression comme moi je parle chinois tout simplement parce que le DL "ne présente pas les garanties suffisantes pour un régime laïc et pluraliste" !!
Je rajouterai à vos propos que Reboul commet une erreur majeure de raisonnement : il transpose au peuple tibétain un mode de pensée typiquement occidental, je dirai même typiquement gauchiso-français où la religion est une plaie sociale qu’il faut extriper de l’humanité. Si le gène de la spiritualité devait un jour être découvert, Reboul serait pour une ablation obligatoire dès la naissance !
Reboul ne comprend pas que la religiosité fait parfois pleinement partie d’une nation et d’un peuple, qu’elle fait corps avec lui à ce point que les deux s’entremêlent. Et je pense que c’est le cas du peuple tibétain.
En transposant ainsi des référentiels français à des peuples qui n’ont ni notre histoire ni notre culture, Reboul fait non pas un anachronisme (défaut le plus habituel chez les historiens de gauche qui visent à analyser les faits d’avant avec les acquis d’aujourd’hui) mais une sorte d’anagéographisme : il applique ailleurs des théories sociales d’ici.
Reboul commet la même erreur qu’on fait les colonialistes de gauche de la fin du XIXème : ils ont pris possession de l’Afrique en se disant que les moeurs des tribus locales étaient à jeter et que seule la vision occidentale devait leur être enseignée : cela donne un continent complètement déraciné, déstructuré, qui n’a pas acquis les repères de l’occident mais qui a perdu ses repères ancestraux.
Icks PEY