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Commentaire de phiconvers

sur Les Andes et les bouffons


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phiconvers phiconvers 21 avril 2008 21:30

Asinus, chose promise...

Je ne revendique pas une totale objectivité et j’accepte volontiers votre remarque sur la dimension sentimentale de mon intérêt pour la Colombie. Il n’en reste pas moins que les Français, de façon générale, voyagent peu et jugent beaucoup, ce qui n’est pas une démarche très honnête. Et que, pour compenser une absence de connaissance du terrain, il n’est pas inutile de se documenter solidement, en ne limitant pas ses références à quelques sites idéologiques (RISAL, Monde diplo et autres)

 

Sur les assises populaires des FARC, cela fait un bon bout de temps qu’elles n’existent plus. Les derniers soutiens de la guérilla sont des doctrinaires marxistes ou des paysans condamnés à supporter l’influence de la guérilla, qui n’admet guère de dissidence là où elle est présente.

L’aide américaine est en effet substantielle (envion 600 millions de dollars par an). Elle est, à titre de comparaison, nettement moins importante que l’aide fournie par ce même pays à l’Egypte (sans parler d’Israël bien sûr). Dans le principe, cette aide se justifie par les intérêts mutuels des deux pays et par les besoins militaires très importants de l’armée colombienne, qui présente pour Washington l’immense avantage de faire la guerre contre les narcos à la place de celle que devrait mener la police US aux Etats-Unis. Il y a qqch qui s’apparente à de la sous-traitance. Du point de vue colombien, cette guerre se justifie par l’insécurité locale causée par le narcotrafic. Je ne partage pas votre analyse du surdimensionnement des forces de sécuité colombiennes. Avec un territoire aussi complexe et de tels défis sécuritaires, le volume et les moyens de l’armée et de la police sont à peine suffisants. Et je suis convaincu qu’une éventuelle pacification du pays, que je crois assez proche, entraînera un redéploiement de cet effort consenti par les Colombiens. L’alternative au dimensionnement actuel de la force publique est le paramilitarisme, dont tout le monde veut se débarrasser. Bien sûr, cela fera grincer certains généraux, mais il n’y a pas de tradition putschiste chez les militaires colombiens et il faut en outre espérer que le gouvernement colombien saura offrir une deuxième carrière aux militaires surnuméraires.

Il n’y a pas, grâce à Dieu, de véritable dimension ethnique dans le conflit colombien. Un scénario "à la bolivienne" me semble donc tout à fait improbable.

Je m’attacherai, comme prévu, à émettre quelques conjectures sur l’avenir de la Colombie dans le dernier volet de ma chronique.

Bonsoir,

 


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