Bonjour Sisyphe,
plutôt d’accord sur ton article. Malgré tout, je remercie le Péripate d’avoir été le poil à gratter de la bonne conscience de gauche.
Oui le gouvernement actuel est en train de démenteler le "service public", non il ne cherche pas à l’améliorer mais à en faire cadeau aux acteurs de l’économie de marché. Mais il ne fait que poursuivre un processus entamé bien avant. Je dirai, pour shématiser, à l’élection de Giscard et à l’échec de Chaban-Delmas. C’est à dire à la fin du règne sans partage de la Résistance sur la politique française. On vit ainsi les débuts de la déconstruction du "mythe de la Résistance". A la "France Résistante" qui prévalait jusque là s’est opposé "une France Collabo", manquant de la même nuance que la précédente.
Mais c’est un peu s’éloigné du sujet. Bon, grosso-modo, l’idée du programme économique du CNR, c’est de préserver les besoins vitaux de notre société des appétits du marché : énergie, transport, communication, santé, en plus des fonctions régaliennes de l’Etat (la monnaie, l’Armée, la Police).
Evidemment, ce sont des secteurs qui attisent les convoitises, on comprend aisément pourquoi.
Mais avec le consentement les citoyens-consommateurs, "ah, ma bonne dame, les fonctionnaires quels privilégiés quand même" et" pis si c’était le privé se serait plus efficace, parce qu’eux y s’en foutent, y z’ont la sécurité de l’emploi". Et Lionel Jospin est un peu mal placé pour faire des leçons.
Où je rejoins le Péripate, c’est qu’il serait temps pour ce qu’on appelle chez nous "la gauche" d’arrêter d’en appeler "à nos grands hommes" et d’agiter vainement un nouveau chiffon rouge à chaque avancée inexorable du rouleau compresseur disons "antisocial".
Ainsi, réinterroger ce "modèle social à la Française", sans complexes et sans indulgences, dans ce qu’il a de positif, tant de ce qu’il a de contre-productif dans ce seul combat commun à toutes les forces de "gauche" qui est celui de l’émancipation humaine.
Et je ne crois pas qu’il y ait d’émancipation humaine quand on gouverne avec la peur, aussi juste soit la cause.
Cordialement