Bonsoir à tous,
Cet sujet sera donc pour moi l’occasion de poster mon premier commentaire après avoir découvert réellement ce site grâce à un lien publicitaire sur "L’équipe" online.
Sans doute mériterait-il de ma part la rédation d’un article débattant de pouvoirs sur le plan philosophique et qui rejoindrait forcément sur la conclusion des ouvertures sur le devenir de notre système économique, ou sur les orientations que je souhaiterais pieusement qu’il adopte dans les décennies futures, mais je crains que mon développement ne soit beaucoup trop long pour s’intégrer dans la ligne éditoriale du site.
Après une lecture quasi-exhaustive de vos commentaires sur ce sujet qui m’interesse au plus haut point car il pose la question des relations entre les puissances économiques et politiques et les systèmes alternatifs ,mais également car quelque part il se situe au coeur de la problèmatique de Hobbes sur la concentration du pouvoir et son indépendance, je vais tenter tant bien que mal de vous faire partager mes sentiments sur cet épineux et ô combien actuel problème de notre monde.
Mais avant de rejoindre ces considérations plus pragmatiques il provoque chez moi une reflexion que je qualifierai de plus existentielle sur la profondeur de l’âme humaine, vaste sujet dans lequel mes pensées ont le loisir (ou le désagrément ^^ ) de se perdre parfois.
En effet comment ne pas s’interroger sur le coeur des hommes tant de nos jours une intiative désinteressée paraît suspicieuse, à l’heure est le bénévolat est analysé sociologiquement comme un investissement temporel visant à accroître son pouvoir symbolique et social dans un premier temps,pour le convertir ensuite en pouvoir économique ou encore à d’autres fins peu reluisantes sur le plan moral ?
L’homme n’est-il qu’une somme de capitaux qu’il vise à enrichir dans toutes ses entreprises dans le but de rejoindre la convoitée sphère des dominants tel que le définit Bourdieu dans ses premiers écrits , ou encore un fin calculateur qui utilise tous les moyens, aussi détournés soient-ils, pour assouvir sa soif sexuelle insatiable dans le cadre du psychanalysme Freudien ?
D’autres théories philosophiques pourraient étayer ces considérations peu flatteuses pour l’âme profonde des humais sur cette planète, je pense en particulier à Kant et ses trois passions fondamentales qui dirige l’homme dans toutes ses actions : l’amour du pouvoir, la cupidité et ... une troisième dont je ne me souviens plus mais qui vous vous en doutez n’est pas à proprement parler philantropiste ! ^^
Certains neurologues auraient quant à eux démontrer la présence d’une zone cérébrale nous procurant un plaisir irrésistible et que l’homme tente, par diverses stratégies et sur différents termes, par tous les moyens d’activer .La recherche du plaisir serait donc le moteur de toutes nos actions sur notre cher planète.
Quelque part dans les commentaires contestataires précédemment cités qui ont accueillis l’initiative du fondateur on sent bien les préoccupations de certains membres quant à cet état de fait, qui malheureusement est difficilement contestable, bien que l’implacabilité de la logique de ses théories mériteraient indéniablement une remise en cause ou tout du moins un approfondissement.
La noble question de savoir quelle aura été notre contribution au progrès de l’humanité en général se pose à chacun sur son lit de mort, bien qu’elle puisse paraître subalterne à ce moment précis pour la personne qui s’apprête à nous quitter.
Et si finalement les idées et les oeuvres immatérielles étaient les seules choses immortelles que l’on puisse transmettre au monde physique, bien que cela soit totalement antinomique avec la notion de matière , et qu’on l’on trouverait donc là un moyen de prolonger son impact sur la communauté dans laquelle on a été accueilli ?
Il est toujours difficile, de mon point de vue,d’incriminer, de diaboliser ou de prêter de mauvaises intentions à ceux qui au départ cherchent simplement à améliorer le monde qu’ils éprouvent quotidiennement ,ou ont à juste raison transformer leur insatisfaction en une réelle envie de léguer un patrimoine plus riche à leurs successeurs, même si parfois les moyens pour y arriver ou le fond de leur théorie aboutissent à des désastres et des résultats aggravant la situation initiale.
Pour en revenir à la matérialisation du projet de transformation de ce site en une structure à but non lucrative, la question de l’influence des membres qui composeront les instances décisionnelles de cet organisme, peu importe sa forme,se pose dans toute sa splendeur.
Le système collégial et le système démocratique sont certes les plus acceptables sur le plan éthique mais représentent-ils un dispositif pertinent lorsqu’il s’agit d’un organe qui peut se prétendre comme étant un contre-pouvoir aux puissances établies ?
Les risques d’infiltration, de collusion et de conflits d’interêts sont pour le moins préoccupants.
A l’inverse une concentration des décisions pourrait minimiser les riques de corruption mais aboutirait à terme à un subjectivisme équivoque et surtout à une une impasse sur le plan de la crédibilité, qui doit absolument façonner l’esprit d’une telle initiative.
Finalement est-il seulement possible ou envisagable d’être indépendant,désinteressé ou d’être véritablement neutre ?
Pour moi la véritable question ne se situe en réalité pas exactement dans ce genre de problèmatique mais plutôt dans la définition de la nature profonde de ce que serait cette fondation soutenant cette expérience de média citoyen que je qualifierais plutôt pour ma part de système alternatif pour ce qu’il représente à l’heure actuelle.
En effet les fonds levés serviront apparemment à développer le réseau de diffusion des "produits" (terme provocateur volontairement employé) estampillé AV afin de faire concurrence au medias mainstream et ainsi imposer la voix du peuple comme acteur déterminant dans la régulation des sujets et problèmes de société ,ce qui est une initiative infiniment louable sur le plan démocratique.
Mais en se posant et en se définissant comme un contre-pouvoir le risque est de se dresser contre le système en personne et ainsi de se tromper de cible.
Le choix d’utiliser un levier "humanitaire" pour illustrer sa lutte n’est peut-être pas, à mon sens le meilleur moyen de faire entendre sa voix.
Pour moi les fondations auront toujours moins de poids que les entreprises privées sur le plan politique,économique et social et par ce biais cette démarche peut s’avérer in fine contre-productive.
Si un système alternatif veut peser sur les sphères dominantes au point de leur ravir le pouvoir, il paraîtrait plus pertinent de prendre ces acteurs à leur propre jeu en acceptant leurs propres règles et ainsi démontrer que le système peut être autre chose qu’une vorace bête hideuse et anonyme, mais qu’il est bien piloté par des humains et des acteurs politiques et responsables.
Dans cette optique la sociétisation d’un média influent ne pourrait en revanche se faire que sous la coupe d’un actionnariat de groupes éthiques afin de limiter les inter-actions néfastes des investisseurs privés. Un devoir de transparence incomberait donc aux entrepreneurs qui serait garanti par les conditions d’investissements des groupes actionnaires,qui eux-mêmes mêlent des considérations idéologiques, et disons-le clairement, à des fins purement économiques et servirait ainsi de moyen de contrôle relatif.
Pourquoi ne pas tout simplement différencier l’actionnariat éthique, qui ne prendrait pas part aux décisions, concentré aux mains d’une élite décisionnaire, mais qui en revanche imposerait un droit de regard sur toutes les pratiques et la conformité de la conduitede de l’entreprise par rapport à sa vocation affichée au départ, que l’on pourrait éventuellement associer à des investisseurs minoritaires qui n’auraient quant à eux aucun pouvoir intervenant dans la gestion de l’entreprise.
A la lumière des précédents messages il paraît en plus totalement évident que beaucoup de membres actuels du site pourraient eux-mêmes composer un groupe suffisamment puissant d’actionnaires éthiques qui s’accorderaient collègialement sur les relations qu’ils entretiendraient avec les sphères privées régentant le projet en amont.
Je m’exuse de la longueur de mon intervention qui pourra éventuellement polluer en partie ce sujet tout à fait interessant.
Merci aux plus courageux de m’avoir lu et de partager leurs opinions avec la mienne.
14/10 12:04 - Jean Dugenêt
Bonjour, Je tiens à vous prier de m’excuser d’avoir placé un commentaire hors (...)
04/06 13:20 - Vincent
Bonjour, avant de m’enflammer dans un « Oura » salvateur, pouvez-vous m’indiquer où (...)
19/05 13:49 - stephanemot
Bonjour Carlo, Un an apres, l’univers des possibles se reduit. A part la piste de (...)
11/05 12:58 - hans lefebvre
@ Carlo, j’oubliais, à ce-jour, où en est le projet, vos derniers commentaires datant de (...)
11/05 12:36 - hans lefebvre
Bien évidemment, au premier abord l’idée de migrer vers le modèle fondation apparaît (...)
07/05 03:55 - Abraracourcix
Merci à vous Shawford (ou à toi , je ne connais pas encore vraiment les us et coutumes de la (...)
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