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Commentaire de Tristan Valmour

sur Le lent déclin démocratique de l'Occident


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Tristan Valmour 25 avril 2008 13:08

 

@ Nicolas Cadene

 

La démocratie et les droits de l’homme sont le fruit d’écrivains romantiques que l’on qualifie abusivement de philosophes. La France s’est emparée de leur message pour asseoir une domination culturelle sur le monde alors qu’elle n’a jamais été en ce domaine un modèle de vertu.

 

De plus, on confond volontiers démocratie et libertés publiques, ce que vous faites abondamment dans cet article. Les « libertés publiques » sont une matière en Droit, distincte du Droit Constitutionnel.

 

Il y a effectivement un dangereux recul des libertés publiques, et une atteinte à la démocratie en ne respectant pas le « non » français au TCE. Mais les libertés publiques ont toujours été conditionnelles, quels que soient les pays et l’époque. Tout Etat se méfie du peuple. Preuve s’il en est, dans notre pays, on peut arrêter n’importe qui n’importe quand. Cela n’est pas une nouveauté due à notre actuel président.

 

La nouveauté réside dans ce que nos libertés publiques, autrefois conditionnées au bon vouloir exclusif de l’Etat, sont aujourd’hui conditionnées par des organisations privées, entreprises commerciales ou associations.

 

A notre carte d’identité se sont ajoutées des cartes de fidélité qui permettent de tracer nos achats, de nous étudier, de créer une sorte de monnaie virtuelle par le biais des rabais et chèques cadeau. Nous sommes listés dans plusieurs fichiers. Qui sait, par exemple, que certaines associations de parents d’élèves vendent les coordonnées de leurs adhérents ? Les entreprises, et associations (comme la scientologie) ont un service d’ordre, des équipes d’espions et n’hésitent pas à recourir au slapping (procès) pour faire taire les opposants. Tout cela grâce à la complicité de l’Etat et des consommateurs qui abandonnent librement une partie de leur liberté, ou plutôt qui n’ont plus le choix car leur porte-monnaie ne le leur permet pas, pas plus qu’une absence d’information éclairée.

 

A un problème historique – l’autorité excessive de l’Etat – s’est ajouté un problème récent, l’autorité excessive des grandes entreprises et associations. Nous subissons donc une double tutelle qui restreint notre espace de liberté.

 

Que faire pour changer cette réalité ?

 

  1. Militer pour limiter le pouvoir individuel. Or, celui-ci est intimement lié à la fortune personnelle qu’il convient de plafonner. Ceux qui disposent de centaines de millions ont un pouvoir exorbitant sur le fonctionnement de nos institutions, de notre environnement social, culturel et économique. Ils peuvent fausser la concurrence, influencer les lois, mettre une économie régionale ou nationale en danger par le biais des investissements massifs qui créent une dépendance, puis un vide lorsqu’ils s’en vont ailleurs…
  2. Le point 1 est complètement utopique car les conventions internationales limitent les libertés politiques d’un pays d’une part, d’autre part les députés et sénateurs ont partie liée avec de puissants intérêts financiers. Houspiller c’est bien, mais agir c’est mieux. Il appartient donc à chaque citoyen de s’investir dans l’action économique en créant des sociétés commerciales et associations régies par une charte éthique stricte, et fédérées en réseaux. Le b2b et b2c se feraient exclusivement au sein de ce réseau. L’un de ces réseaux existe déjà, dans une forme approchante, j’en parlerais peut-être dans un prochain article.

 

La liberté politique ne pourra se conquérir que par la conquête de la liberté économique, ce qui suppose un plafonnement des revenus, tout en laissant ce plafond suffisamment élevé pour rendre attractive l’initiative individuelle, mais trop bas pour permettre à des individus de peser lourdement sur les décisions publiques, au motif du seul profit.

 

 

 


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