• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de pmrb

sur Entre la vie et la mort : le débat nécessaire


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

pmrb 25 avril 2008 21:11

Votre article est une bonne approche de la problématique traitée.

Je voudrais ajouter quatre points très importants à mes yeux :

1/ Il y a quand même une différence entre donner la mort, comme Fourniret, à quelqu’un qui ne demande qu’à vivre, ce qui est le pire des crimes , et donner la mort à quelqu’un qui vous supplie de la lui donner comme Chantal Sebire. Toute personne qui confond les deux actes, et c’est le cas de Roselyne Bachelot quand elle dit que le médecine n’est pas là pour "tuer", fait preuve de la plus grande des mauvaises fois. Les juges et les jurés font d’ailleurs bien la différence. Ce sont les politiques qui ne la font pas.....

2/ On ne peut pas traiter le problème sans poser la question fondamentale : à qui appartient la vie ? Une république laïque devrait répondre que c’est au citoyen, ce qui n’empêche pas les croyants d’en tranférer la propriété à Dieu, s’ils le veulent. Dans l’état actuel de la loi Léonetti, la vie appartient au médecin puisque c’est lui qui détient le pouvoir de décider en dernier ressort. S’il y a des médecins qui refusent d’aider leurs patients à mourir, et je le respecte totalement, il y en a qui la donnent beaucoup plus facilement, surtout quand on manque de lit dans l’hôpital.... J’en ai été le témopin. C’est indamissible.

3°/ Si c’est vers le médecin qu’on se tourne quand on veut mourir, c’est parce que c’est lui qui est techniquement le mieux armé pour nous offrir une mort "douce". Nous avons tort, car ce n’est ni sa vocation, ni sa mission. Je suis partisan de donner à un juge qu’on saisirait comme on saisit le juge des tutelles pour contrôler que notre volonté de mourir est libre et lucide, pour "authentifier" notre désir de mourir. Nos volontés anticipées devraient avoir force de loi et ne pas être seulement des informations à la disposition du médecin.

4°/ Les soins palliatifs ne s’opposent nullement au suicide assisté. C’est pure mauvaise foi là encore d’en faire les deux termes d’une alternative. Les soins palliatifs sont faits pour adoucir la fin de vie, le suicide assisté pour adoucir la mort. Rien à voir entre l’un et l’autre. Il est vrai que si les soins palliatifs étaient plus accessibles, les demandes de mort seraient moins fréquentes, mais on peut vouloir anticiper la mort soit par ce que les soins palliatifs sont inopérants, soit pour un tas d’autres raisons qui n’ont rien à voir avec la douleur.

Banissons ce terme d’euthanasie qui fait trop référence aux euthanasies nazies dans la conscience populaire et sème la confusion. Parlons plutôt d’autodétermination, cette "dernière liberté" qui nous reste à conquérir.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès