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Commentaire de sisyphe

sur Le syndrome nimby ou le dogme du sauve-qui-peut-chacun-pour-soi


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sisyphe sisyphe 28 avril 2008 15:45

par Le péripate (IP:xxx.x54.171.8) le 28 avril 2008 à 15H01

 
D’accord... Pour faire très court, vous présentez une vision du monde dans le quel l’intérêt général est attaqué par l’ultra-libéralisme. Et c’est bien sur ce point que je suis intervenu, sur la notion même d’intérêt général (ou collectif, ou public). A ma connaissance il n’en existe que deux définitions : l’une, la somme des intérêts particuliers, la "vulgaire", dont on peut montrer par la non transitivité des choix ( que je préfère A à B, B à C n’infère pas que je préfère A à C) qu’elle est simplement impossible à établir. La deuxième, dont l’inventeur est Rousseau (désolé si ça n’est pas assez moderne pour vous) qui vise a en faire une transcendance, c’est à dire une aliénation (au sens marxiste) du particulier au général, général qui n’est jamais en définitive qu’un groupe d’individus.

C’est en fait la première qui est juste, mais pas par l’opération d’une pure somme, mais par l’opération d’un marché, c’est à dire de transactions actualisées. Elle est libérale dans le sens où l’intérêt de chaqu’un est recevable, et elle est social (iste) dans le sens où l’agapé, l’amour de l’autre sans contrepartie, le don sans contre don, d’individus à individus, ou de groupes d’individus à groupe d’individus font partie du fond anthropologique.

L’intérêt général qui est susceptible d’être attaqué par l’(ultra) libéralisme ne peut être que la version rousseauiste, version qui est au fondement de tous les totalitarismes (totalitarisme qui est le Bien imposé, comme quand vous dites "imposons une régulation etc....")

Maintenant, encore une fois, si vous avez une autre définition de l’intérêt général....

 

Que vouliez faire court (façon de parler) ou long, vous refaites exactement la même chose, en décrivant une position philosophique, qui oppose deux concepts théoriques.

Et d’une, cette dichotomie me parait largement dépassée par, je vous l’ai déjà dit, l’évolution (et la perversion) qu’a fait subir le libéralisme à la notion d’individualisme (d’intérêt personnel, transformé en asservissement à l’intérêt du marché, sous couvert de pseudo-liberté)

Et de deux, il ne s’agit pas, une fois de plus, d’opposer deux visions antinomiques (et décidées arbitrairement) de l’intérêt collectif, mais, dans la situation actuelle imposée (oui, imposée, je souligne, par l’ultralibéralisme : c’est de là que vient

le totalitarisme, pas de la réaction à cet état de fait : ne mélangeons pas), de faire en sorte de faire cesser les abus, les excès, l’isolement des individus, dans le but tout à fait évident de la rupture du lien collectif, et de la domination du système sur des individus précarisés : je répète, donc : diviser pour mieux régner.
 
Si vous arrivez, au delà de vos circonlocutions jesuistiques, à répondre à CE problème, vous aurez fait un pas pour vous sortir de votre archaïsme de pensée, et ça facilitera un éventuel dialogue : long ou court.
 
Quant à la définition de l’intérêt général, oui, je vous le répète, il y en a d’autres que celles proposées par Rousseau opposée à la somme des intérêts particuliers : il y a celle de la nécessaire protection des individus d’un groupe par la communauté, qui n’aliène pas la liberté individuelle, mais au contraire la permêt, pour un bénéfice tant de l’individu que de la collectivité. Et ne revenez pas me citer le libéralisme, parce que là, j’interromps définitivement le dialogue de sourds.

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