Votre réponse confirme le caractère essentiellement interprétatif de l’activité cognitive, en l’occurrence ici de la votre...
Je n’ai jamais pensé ou voulu dire en effet, que les travaux de Laborit, Changeux, Damasio, Houdé, Lieberman, Davidson et bien d’autres ne sont pas légitimes…en effet, je ne confonds les neuro-sciences avec les articles sur le neuro-coaching qui étaient principalement incriminés…
Néanmoins, il y a des disciplines, et puis il y a les visées de celles-ci, ou bien leurs prétentions… il y a aussi ce à quoi on essaye parfois de faire servir certaines connaissances scientifiques, en les utilisant à des fins qu’elles n’ont jamais eu ... comme cela semble fortement être le cas du neuro-coaching…
C’est donc là où les choses se compliquent... c’est pourquoi il convient de préciser de quoi on parle exactement…
Quant au fait que je ne parle pas de l’imagerie cérébrale, il ne change strictement rien au problème sur le fond, celui-ci n’étant pas de nier le rôle du cerveau dans l’activité cognitive, mais de bien voir en quoi le substrat matériel de la conscience ne saurait contenir aucune donnée expliquant celle-ci de manière suffisamment fine et appropriée, justement parce qu’elle n’est pas de nature biologique…
Psychisme et culture sont co-émergents disait Georges Devereux...
En effet, le caractère propre de la conscience est d’être porteuse de significations…(voir les travaux de Piaget, par exemple…)
Quoi qu’il en soit, le problème s’inscrit dans une controverse fort ancienne (celle du corps et de l’esprit, dit aussi psychisme) à laquelle ni vous ni moi n’apporterons de réponses définitives…(si réponses définitives il y avait, nous les connaîtrions ..)
Cela d’autant plus que les réponses à ces questions relèvent de choix philosophiques (métaphysiques), non de choix scientifiques, comme on omet trop souvent de le dire…
En effet, "toute science repose sur une décision métaphysique concernant l’essence du domaine qu’elle explore" (voir Alain Boutot, Encyclopédie Universalis)...
En tout état de cause, le but de mon article n’était pas de "tout dire" sur le "neuro-coaching" ou sur les "neuro-sciences"...
Cela étant, une chose est sûre, c’est qu’on ne trouvera jamais les pensées (software) dans le cerveau (hardware) même si elles en sont le produit, que cela plaise ou non à ceux pour qui les dysfonctionnements de l’esprit s’expliquent toujours en dernière analyse par des mécanismes biologiques.
…).
Vous trouverez plus de détails sur ces questions le cas échéant, dans ma thèse (à paraître) sur l’éclectisme et l’intégration en psychothérapie, que je vous invite à lire éventuellement.
Bien à vous
Françoise Zannier