Bonsoir Gül (si vous n’y voyez pas d’inconvénient je continuerai de vous appelez par votre ancien pseudo, le nouveau est pas très "sympa")
la méthode Oulpan est utilisée plutôt pour les adultes en cours du soir. Elle n’est pas mauvaise. Ce n’est pas le problème.
Il faudrait un peu remonter dans le temps et l’histoire de la langue bretonne. Disons pour résumer que cette langue a vécu et évoluer pendant 500 ans, parlée par les seules couches populaires. Il se trouve que pour plusieurs raisons, une partie des élites s’est réintéresser à la langue bretonne et aux racines celtiques. Il y avait eu les faux-poèmes d’Ossian en Ecosse, le néo-druidisme de Morganwg au Pays de Galles et Hersart de la Villemarquée éditait son Barzaz Breiz, recueil de "collectages" de la culture orale populaire (très vite contreversés par d’authentiques collecteurs comme Luzel). L’heure en Europe était à la construction des Etats-nations et il fallait se construire "une histoire" de préférence héroïque et immémmoriale. Mais forcément la culture populaire n’abordait pas forcément les sujets "grandioses" et la langue n’était pas très "pure". D’où la tentation de les "arranger" un peu. Et puis ça à un peu continué sur ses bases. Jusqu’à forger une langue sinon totalement nouvelle, sinon coupée de ses racines, pointilleuses sur les emprunts lexicaux mais offrant souvent un calque syntaxique du français. Dans le même temps, chez ceux qui avaient fait vivre le breton jusque là, c’est le français qui s’imposait, un français tout empreint de termes breton et avec un syntaxe toute bretonne.
Evidemment l’Etat français avait manifesté une volonté certaine de circonscrire "les parlers barbares", mais cela ne suffit pas à expliquer cet arrêt de la transmission de la langue. Le français,langue "chic" (dans la littérature orale populaire, quelques termes français donnait du lustre) devenait langue de la modernité et du progrès social dans un monde paysan en train de se transformer radicalement. Le Français permettait d’espérer une carrière de postier ou d’instituteur et les nouveaux egins agricoles étaient nommés par leur nom français.
S’ils ne le disent pas ouvertement, les militants de la langue bretonne, issus d’un autre monde le plus souvent, savent au fond d’eux que les volontés éradicatrices de l’Etat ne suffise pas à tout expliquer. Alors, ils considèrent ces "bretonnants de naissance" comme des traitres, même si ils les célèbrent dans leurs discours pour le monde extérieur à la petite bulle de l’Emsav.
Les "bretonnants de naissance" le leur rendent bien en qalifiant le breton des "néo-bretonnants" de "brezhoneg chimik", ce en quoi ils n’ont pas tout à fait tort.
Mais les militants de la langue bretonne n’ont peut-être pas assez pesé le fait que l’abandon de la transmission du breton, si elle a été en partie volontaire, n’a pas été sans souffrance et pire encore ils ont accentué cette souffrance par leur incapacité à la saisir.
Il est un peu tard maintenant pour inversrer le cours des choses. Si le breton doit continuer à vivre ce sera le "nouveau breton", il évoluera, et s’il est assez vigoureux il pourra devenir autre chose qu’un pale calque du français. Mais il ne sera plus l’évolution lente et naturelle d’une langue, il sera reparti sur les bases d’une rupture radicale.
J’espère ne pas avoir été trop long (c’est une formule de politesse puisqu’à dire vrai je l’ai été) et surtout que je ne me suis pas trop égaré.
Pour ce qui est de Diwan, je serai très intéressé d’en discuter plus longuement mais ne voulant pas trop polluer ce fil, je vous donne mon adresse mail abiesalba39(at)yahoo.fr. D’autant que j’essaie d’apprendre le turc, et que visiblement vous avez quelques compétences sur le sujet.
Cordialement
08/05 12:47 - Nevenoe
Masuyer, Si ça continue, on va finir par être d’accord sur tout ! « vous interprétez (...)
04/05 22:47 - masuyer
Nevenoe, les votes ne donnent pas forcément raison. Quand vous dites que "le breton (...)
04/05 20:21 - Nevenoe
Masuyer, Vous avez raison sur les points où vous êtes d’accord avec moi, mais là où vous (...)
02/05 20:47 - masuyer
Nevenoe, merci de votre post, il y a matière à débat. Pour la pseudo littérature française on (...)
02/05 18:32 - Nevenoe
Masuyer, mon objectif était de vous faire retrouver un sens de la nuance qui semblait absent (...)
02/05 12:15 - masuyer
Nevenoe, je vous invite à lire des ouvrages de Roparz Hemon, par exemple. Tout n’est pas (...)
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