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Commentaire de SciFi

sur Le libéralisme est de gauche !


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SciFi SciFi 30 avril 2008 14:17

Les discussions autour du libéralisme ressemblent à des querelles de clocher :

- D’un côté les tenants d’une liberté totale d’action au motif qu’il est de l’intérêt des acteurs de trouver les conditions de régulation du marché, d’une part et de la non pertinence des interventions étatiques d’autre part.

- D’un autre côté, les antilibéraux qui prôneront une économie dirigée par le politique pour prendre en compte les aspects non pris en compte par les acteurs économiques.

A cela, se rajoutent toutes les déclinaisons des deux systèmes, les interrogations sur le libéralisme de droite ou de gauche, etc.

Au final, une impasse totale, chacun restant sur ses positions.

Tout cela est passionnant intellectuellement, certains intervenant de ce forum sont très pertinents sur je sujet, mais soyons pragmatiques.

Le libéralisme au départ, c’est une liberté d’action et un rejet du pouvoir qui serait susceptible de limiter l’exercice de cette liberté.

Que cette liberté d’action offre des possibilités à tout le monde ayant une envie d’entreprendre, fait partie des avantages de la thèse.

Mais, le constat, c’est que :

1/ Toute organisation humaine qui acquiert un avantage continuera à le pousser au maximum, pour son bénéfice. Les secteurs se concentrent et des oligopoles apparaissent.

2/ Manifestement, les différentes crises le prouvent, les acteurs sont incapables de réguler le marché dans son ensemble. Lorsque cela devient trop grave, les états interviennent, mais des dégâts irréparables ont été commis entre temps, sur le plan social notamment, mais également pour les acteurs économiques les moins armés.

Le rôle de l’état ou d’organismes mandatés par des états est nécessaire pour fixer des règles du jeu de façon à limiter ces dérives et forcer les acteurs à ne pas négliger certains aspects jugés essentiels comme le volet social. Il est clair aujourd’hui que ces règles du jeu n’existent pas, ni au niveau des états, ni au niveau des organismes mandatés pour réguler les marchés. Il est clair également que les actions correctrices interviennent trop tard.

Sur un plan pratique, on constate que la liberté individuelle est encadrée par des lois, parce que les « acteurs » de cette liberté individuelle sont incapables de se réguler eux-mêmes.

De même, les entreprises, aussi libérales que soient leur direction sur le plan économique, ne décrèteront jamais l’auto-organisation de leur société au motif que les employés sauront réguler leur activité pour le bien de tous, parce qu’il en va de leur intérêt.

Ces deux derniers exemples montrent bien l’absurdité du concept d’auto-régulation, et qu’un encadrement de la liberté est nécessaire au bien de tous.

En conclusion, le libéralisme oui, mais pas dans sa définition théorique qui rejette le pouvoir politique au profit des seuls acteurs du système. Oui, dans un cadre régulé, sans prétention de diriger l’économie, mais en prenant en compte des objectifs définis par l’état et encadrant les dérives potentielles. C’est peut-être sur ce type de cadrage que l’on pourrait distinguer la gauche et la droite…

 

 


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