@frédéric lyon
C’est vous qui me paraissez têtu ... Vous commencez probablement à trop fréquenter internet et à trop lire en diagonale ...
Et j’ai désormais bien compris que vous travailliez dans le domaine de l’énergie. Je vous propose d’y rester et de ne pas aller dans celui de l’économie.
Je n’ai jamais dit que la hausse des prix n’avait AUCUN rapport avec la hausse de la demande, mais que l’augmentation très importante de la hausse des prix ne pouvait pas venir uniquement de la variation de demande.
Revenons maintenant à la comparaison demande/production.
Les choses étant ce que qu’elles sont, il ne peut jamais y avoir au cours du temps une égalité parfaite entre ce qui est consommé chaque jour et ce qui est produit chaque jour. Ne serait-ce que parce que la production dépend très peu du climat, et que la demande, même si elle ne vient pas que du chauffage, varie au cours de l’année. Les pays de l’OCDE consomment plus que le reste du monde, et on ne sera donc pas étonné de constater qu’il y a un pic de consommation en autome/hiver et que la période où la demande est moindre est le printemps.
Les à coup de différence entre demande et offre sont donc absorbés par le stock.
Jusqu’ à aujourd’hui, nous ne sommes pas trop impactés (la très grosse partie du pétrole fourni sur le marché étant du pétrole conventionnel), et à courte échéance (un ou deux ans), la capacité de production plus les réserves devraient permettre de fournir. Deux ans, c’est le temps qu’il faudrait pour remettre en place de nouveaux puits sur les sites produisant du pétrole conventionnel, et continuer la baisse de la part de pétrole dans la consommation mondiale, cette baisse n’ayant pour l’instant pas réussi à provoquer une baisse de demande de pétrole, mais seulement à faire en sorte que la demande est moindre que ce qu’elle aurait été.
Si on regarde les statistiques (ce que j’avais bien entendu fait avant que vous me le proposiez), on constate que les deux courbes de demande et d’offre sont assez parallèle, et un coup c’est l’une qui est au dessus et un coup, c’est l’inverse. Cela est vrai depuis longtemps (avant 1974 et pendant les années 1990) et il n’y a rien de fondamentalement changé. Pourtant, en 1974, le prix du baril est brutalement monté à 80$ le baril, pour se retrouver à 10$ le baril dans les années 90 (au point le plus bas), pour être aux niveaux de l’ordre de 120$ aujourd’hui.
Et donc la variation du prix du pétrole ne peut pas s’expliquer par la seule relation demande/offre de la façon dont vous l’affirmez.
Je le répète, ce qui a provoqué une flambée des prix, c’est la spéculation (ou la prévision, ou le management de ressources : appellez cela comme vous voulez, le propos n’est pas de qualifier moralement cette pratique). En 1974, la raison principale était économique avec pour objectif de mouvements de capitaux. Et aujourd’hui, c’est en partie la peur de manquer dans un avenir proche, et en partie un jeu économique ("jeu" dans le sens de mécanique) des producteurs. Il n’y a qu’à voir sur les marchés boursiers la valse actuelle des futures et surtout du fait que les traders commencent à recourir à des manoeuvres compliquées pour se couvrir aussi sur des futures à la baisse. J’ai été suffisamment étonné pour demander pourquoi, et la réponse que j’ai reçu était qu’on était "en haut du tunnel de hausse" et que le "momentum" et le "MACD" idiquaient un futur retournement. Ah bon ? Je sors de mon monde et je ne comprends pas, mais mon cher frédéric, je crains que votre raisonnement simpliste ne le soit au contraire un peu trop.
Passons à votre autre affirmation qui est qu’il n’y a aucune limite physique aux hydrocarbures. Je pense que même si dans un éclair d’illumination, l’esprit saint descend sur moi et que d’un seul je m’écrie avec vous qu’il n’y a pas de limite à la quantité de pétrole sur terre, en revenant à des choses plus quotidiennes, force me sera de me rendre compte que la production de Syncrude (pétrole de synthèse) atteint royalement les 0,35 millions de baril/jour sur le plus grand gisement actuel avec force pollution (Athabasca) et que les objectifs soient de doubler en 10 ans (en doublant les effets environnementaux) pour atteindre 0,7 millions de baril/jour. Si on ajoute toutes les compagnies ensemble (syncrude, suncor, shell canada et les quelques projets in-situ), on arrive à une prod de 0,76 millions de barils par jour.
Les réserves prouvées de l’Alberta sont de 178 milliards de barils, ce qui nous permetrait de tenir en gros deux ans si on était capable de tout sortir d’un coup, mais tout sortir risque de nous prendre plus d’un siècle et demi même au rythme de 1 million de barils/jour.
Technip prévoit qu’en 2030, les hydrocarbures non conventionnels représenteront 10 mb/j tandis que les conventionnels pèseront 65mb/j. Et pour atteindre de résultat, cela nécessite un investissement de 130 milliards de $ par an uniquement pour la production.
Le raisonnement que vous suggérez et qui consiste donc à dire qu’il y a autant de pétrole qu’on veut et qu’on n’en manquera jamais, et qu’il suffit de mettre toutes nos capacités industrielles pour tout extraire au max ce que l’on connaît est à la fois irréaliste (l’ensemble de toutes les économies mondiales n’y suffiraient pas, pas plus que la technique), et à la fois criminel, car il se résume à une seule position pour sortir du piège dans lequel nous sommes : investissez pour extraire plus vite.
En cela, vous faites partie de ceux que j’accuse dans le titre de cet article : "le scandale incontournable de l’exploitation des hydrocarbures".
La solution est probablement dans un changement de méthodes, et par exemple pour la nourriture, des voies différentes de celles de l’agriculture actuelle qui sont très consommatrices d’énergie en général et de pétrole en particulier.
12/05 15:01 - Kyja70
Conférence-débat "Pic de pétrole et décroissance" Le jeudi 22 mai à (...)
08/05 01:13 - koudou
@raminagrobis C’est vrai, c’est un peu exagéré, mais on est quand même dans la (...)
08/05 00:24 - Raminagrobis
Tout celà est assez juste, j’aurais tellement de choses à dire sur le sujet. Je pourrais (...)
05/05 22:27 - Barbathoustra
" Vous êtes têtus. Ils se trouve que je travaille, en particulier, dans le secteur de (...)
04/05 22:20 - koudou
@heyben Je comprends parfaitement ce que la théorie abiotique peut avoir de perturbant quand (...)
04/05 20:06 - heyben
Que change la théorie russe ? Il faut balancer nos forets à grande profondeur ? Chuis pas (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération