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Commentaire de Voltaire

sur Réforme de l'enseignement primaire : attention danger


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Voltaire Voltaire 5 mai 2008 22:04

« pas vraiment ; les écoles d’ingénieur, les facs de médecine continuent à faire le plein. Ce sont les formations purement universitaires qui voient leurs effectifs décliner. »

En fait, pas uniquement. Il faut se méfier de l’impression donnée par le chiffre absolu : dans les filières sélectives, qui ont un nombre donné de places, il faut regarder le nombre de candidats, et leur provenance. On a ainsi pu noter une baisse du nombre de candidats en médecine (sauf remontée ces 2 dernières années) et une stagnation pour les écoles d’ingénieurs. D’autre part, les meilleurs étudiants ne se dirigent plus nécessairement vers les études scienifiques comme auparavant ; on manque encore de données pour la France mais c’est visible par exemple en Corée.

« Lisez le très intéressant ouvrage de Bernard Convert, »les impasses de la démocratisation scolaire - Sur une prétendue crise des vocations scientifiques« . » Je connais bien sûr les travaux de B. Convert, mais je ne partage pas son analyse, car l n’a pas regardé les tendances sur le long terme en prenant en compte le très fort accroissement du nombre d’étudiants dans le supérieur.

« ce n’est pas si simple ; le choix des études supérieures par de jeunes adultes se fait aussi - et surtout - en fonction des débouchés escomptés. » Bien évidemment, ce n’est pas si simple... la sensibilisation aux sciences en primaire donne le goût des sciences. Ce goût persiste jusqu’à l’adolescence si la pédagogie a été bonne, alors qu’on constate sinon une chute dramatique de l’intérêt des jeunes de 14-16 ans poue les sciences autrement. Or, la premiere orientaton des élèves arrive vers 15 ans, à la fin de la 3ème-seconde. Ensuite, les deux facteurs déterminant pour le choix des études supérieures sont : 1/ le goût, la passion, l’intéret, 2/ les débouchés, les salaires, les carrières. Donc, même au niveau supérieur, l’intérêt d’une discipline conserve son caractère déterminant.

« Il a pourtant été démontré que ce type de pédagogie avait un effet non seulement sur le goût des élèves pour la science, mais aussi sur leur capacité à s’exprimer et à raisonner. » Des références ?"

Je vous retrouve cela dès demain...

« Les US où ce type de pédagogie a été initialement développé ont des résultats pas très encourageants en fin de compte : niveau moyen des lycéens plutôt bas, et les laboratoires sont surtout peuplés par des jeunes chercheurs d’origine asiatique. »

C’est une analyse incomplète : en réalité, l’enseignement secondaire aux US est géré au niveau local et non fédéral. Mais là où effectivement ce type de pédagogie a été mise en place (ce qui est loin d’être généralisé), les résultats sont probants.

« Perso, à voir le contenu des leçons de »science« au primaire (simplifications abusives, erreurs multiples, ..) je pense qu’il serait de loin préférable de passer plus de temps sur les matières de base (français, numération...) et d’attendre le collège et des professeurs convenablement formés pour aborder les sciences. »

La formation des instituteurs est effectivement un élément important, mais l’expérience démontre que votre analyse est inexacte : faute d’une sensibilisation précoce aux sciences, et à l’entretien de la curiosité des élèves en primaires, les adolescents ne développent plus cet intérêt sauf eseignant exceptionnel. Les contenus des enseignements en science du secondaire y sont bien sûr en partie responsable, mais pas uniquement. Il s’agit bien là d’un effet lié à l’âge, tout comme un élève se mettra beaucoup plus difficilement à la musique après 10-12 ans (l’intérêt revient à l’âge adulte, comme pour les sciences, mais c’est alors trop tard...).


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