2.3 Effets sur les capacités d’expression
Tous les stades d’une séquence contribuent à l’amélioration des capacités d’expression, tant orale qu’écrite. La discussion interne à un petit groupe contraint les enfants à s’exprimer de façon mutuellement compréhensible, résultat qu’il ne faut pas trop vite considérer comme négligeable. La formulation orale d’une hypothèse par chaque représentant d’un groupe, l’écriture de celle-ci au tableau, sa discussion générale par la classe, la formulation et la rédaction de conclusions, individuelles puis collectives, sont autant d’occasion de mettre en œuvre les capacités d’expression et de les améliorer.
C’est bien ce que je dénonçais dans un de mes commentaires ci-dessus : on fait du français alors qu’on devrait développer l’observation, la logique, etc...
Qu’en conclure ? Que l’enseignement du français grignote celui des sciences, que l’enseignement des sciences n’est plus assuré, ce qui est l’exact objet de votre article.
Si le but de l’éveil aux sciences est d’améliorer l’expression orale ou écrite, c’est un échec total : cela ne prouve qu’une chose, que l’enseignement du français est négligé.
De plus, tout enseignant sait que faire travailler les élèves en groupes, c’est bien souvent en laisser un travailler pendant que les 3 ou 4 autres font le bazar (rappelé dans votre rapport par la jolie formule : "Les maîtres n’ont pas de problèmes d’autorité, si ce n’est celui d’avoir parfois à organiser un enthousiasme parfois excessif.")
Enfin, cet aveu : "Dans une proportion significative des classes, on constate que l’acquisition de connaissances est un objectif mineur, voire inexistant."
Voilà : on papote, on fait des phrases et au bout, rien ! La méthode expérimentale, est évidemment à conserver (sans perdre de vue qu’elle demande beaucoup de temps.) Obliger les enfants à faire de l’expression orale ou écrite sur ce créneau horaire (2 heures) est très discutable.