Masuyer,
vous dites "bonne situation, c’est-à-dire plutôt un poste d’encadrement avec un bon salaire".
Je trouve regrettable que l’on admette trop facilement cette définition d’une bonne situation et c’est celle que l’on retrouve toujours dans les médias et dans les discours des politiques.
Pour moi, la bonne situation c’est celle qui correspond aux aspirations de la personne : pour certains, cela sera le gros salaire, pour d’autres, le pouvoir, pour d’autres, une qualité de vie en famille ou un travail intéressant, sans limitation de domaine : cela peut être la cuisine, la mécanique, l’ébénisterie, etc. etc.
Il existe des tas de métiers qui ne sont plus valorisés depuis des années, qui nécessitent de vrais savoir-faire et qui peuvent être bien plus rémunérateurs que des métiers Bac+X, comme le fait remarquer Yohan.
Rien n’empêche de changer : je connais un CAP en chaudronnerie qui ne s’est pas plu dans le domaine et qui est devenu ingénieur en suivant des cours du soir. Inversement, je connais un informaticien qui est devenu ébéniste parce que le métier ne lui plaisait pas. Je connais aussi un mécanicien absolument passionné par son métier et six frères artisans dans le BTP qui sont tous multi-propriétaires et qui continuent à travailler plutôt que de vivre de leurs rentes. Je connais aussi un directeur général qui a eu le pouvoir et l’argent dans une grosse société, mais une vie de famille désastreuse. Et j’en connais bien d’autres.
Mais il y a aussi des gens qui ne sont faits pour aucune de ces deux catégories de métiers (études ou savoir-faire manuels). Pour eux, le métier qu’ils obtiendront ne correspond pas à une aspiration mais à une nécessité vitale. Et dans ce cas, non, il n’y a pas de sot métier, car les "métiers" en question sont également à pourvoir et ont un rôle dans la société.
Mon père n’a pas eu la chance de pouvoir faire des études ou de développer un savoir-faire particulier. Il a été ouvrier, chauffeur de bus, taxi, livreur de médicaments, gardien, encaisseur d’assurance, etc. Et il a pu faire vivre sa famille.
Comme le rappelle Yohan, les études ne garantissent pas un bon salaire, et ce, d’autant moins que l’on pousse un maximum de gens à être bachelier et à faire ces d’études. Et souvent, cela garantit plutôt du stress et tout le monde là encore n’est pas fait pour çà.