@ Geko
Le problème du mot "émotion" est qu’il n’est pas opérationnel, sauf pour les stratégies d’influence qui tentent de capter une audience. Il a plutôt une charge positive : jouez avec vos émotions est un slogandu PMU, je crois.
Le mot "émotion", en fait, est si vague qu’on ne sait pas ce qu’il veut dire. Seul son étymologie permet de voir plus clair : est "émotion" ce qui met l’être humain en mouvement (Movere = mouvoir, remuer, agiter, en latin).
L’émotion appartient donc au domaine de l’exigence d’irrationalité, notre "moteur", ce besoin permanent de voir ses désirs satisfaits, par opposition à l’exigence de rationalité ou besoin de comprendre, qui serait plutôt "le volant" pour ne pas aller dans le fossé.
La particularité de l’émotion est d’être un réflexe. Voilà tout le problème. Par définition, un réflexe ne se commande pas.
Les stratèges en information connaissent les deux gammes de réflexes psychophysiologiques (innés et socioculturels conditionnés) dont leurs cibles sont équipées. Ils savent les stimuler à l’insu de leurs cibles par des leurres.
Si vous ignorez que l’on vous "meut" (émeut) par vos réflexes, comme un marionnettiste agite sa marionnette en tirant des ficelles, vous devenez prisonnier de ce que vous éprouvez, croyant que ce que vous éprouvez, vous le ressentez librement, alors que vous avez été conditionné à votre insu pour le ressentir.
Il est bien difficile ensuite de se défaire de ses réflexes pour prendre le recul que réclame la réflexion. Paul Villach