@ Manuel Atreide
Cher Manuel, je partage bien entendu votre point de vue sur l’esprit qui inspire nos échanges. J’entends donc avec une particulière attention ce que vous me dites.
Il reste que le reproche que je fais à ce clip est cet enfermement dans les réflexes. Vous savez que pour moi tout est information. C’est pourquoi un clip, quel qu’il soit, livre la représentation de la réalité de ses auteurs.
J’ai admis, en fin d’article, que l’outrance de cette violence gratuite - qui finit par frapper le cinéaste lui-même - puisse être l’indice du procédé de l’ironie qui change radicalement la signification de cette équipée odieuse. Je suis prêt à y voir, comme ma référence à Montesquieu y invite, un plaidoyer contre cette violence gratuite qui n’en finit pas de miner la vie de tous, avec les dérives qu’on a vues sur le plan politique et le ralliement de l’extrême-droite au candidat de la droite qui lui avait conté fleurette, aux dernières élections présidentielles. C’est bien l’extrême-droite, en effet, qui a creusé l’écart entre les deux candidats.
Le problème est que je crains que cette lecture de l’ironie ne soit accessible qu’à bien peu de gens, surtout dans le public auquel ce clip s’adresse en priorité. Et dans ce cas, il reste les deux lectures que j’ai présentées : ou une identification à ces prédateurs par compensation et procuration, ou au contraire la révolte, la répulsion et même la conviction que seule l’autodéfense est la réponse à cette barbarie qu’aucune police ne peut prévenir : d’où mon titre !
Voyez, les auteurs d’un tel clip ne peuvent pas se laver les mains comme Ponce-Pilate : on est en présence de trois lectures possibles, dont deux sont inaceptables et une inaccessible à la plupart.
On ne peut pas jouer avec de tels sujets. Très cordialement, Paul Villach