On ne peut pas écrire l’histoire avec les ’si’, mais on peut l’imaginer.
A l’heure actuelle on ne peut dire si le Japon aurait capitulé sans bombe atomique, et si l’invasion du Japon par les forces alliées auraient réedllement couté un demi-million de GIs. Par contre, aucun combattant allié de l’époque n’imaginait le contraire, et lorsqu’on livre une guerre sans merci, on n’est pas disposé à perdre davantage de soldats pour épargner des vies ennemies, même civiles.
On peut parfaitement se demander, en revanche, si la politique américaine envers le Japon dans les années 30 n’a pas incité les impérialistes au pouvoir à attaquer Pearl Harbor. Surtout qu’il s’agissait d’un retournement que les Japonais auraient pu juger injuste - après tout, les Etats-Unis s’étaient rapprochés du Japon au début du siècle, voyant dans la victoire nipponne sur les Russes la preuve que ces ’asiatiques’ s’étaient bien mis à l’école des Blancs.
De même, si les Etats-Unis n’avaient pas exigé une reddition sans conditions en 1945 - en somme, s’ils avaient proposé d’emblée l’arrangement qui a finalement était retenu par MacArthur, c’est-à-dire ménager l’Empereur, celui-ci aurait-il donné l’ordre de cesser le feu ?
Nous savons qu’il en avait le pouvoir, et que les généraux n’auraient jamais osé le renverser. Mais les U.S.A. pouvaient-ils se permettre d’accorder au Japon ce qu’ils avaient refusé à l’Allemagne ?