Mon bon Arnaud, je viens de découvrir ton article bien que tu m’en aies envoyé l’adresse en mars !
Ce que tu révèles ici est porteur de gènes néfastes pour bien d’autres choses : les maladies rares, dites maladies orphelines, sont forcément coûteuses à traiter. Les coûts de la recherche sont considérables en comparaison de la faible population touchée. Les laboratoires ne peuvent engager ces recherches que dans la mesure où ils ont l’assurance que leurs médicaments seront achetés. Leur coût important suppose que la solidarité joue à plein, faute de quoi pas d’achat, pas de recherche.
Que le médicament en question soit peu efficace ne change rien à l’affaire : en existe-t-il un autre plus efficace qui serait remboursé à 100% ? Apparemment non. Or, en déremboursant un médicament, en raison de sa faible efficacité actuelle, on tue la recherche dans ce domaine pour découvrir des médicaments futurs plus opérants. C’est donc une vision comptable à très court terme.
L’idée générale de cette attitude est de privatiser la santé. Le gouvernement mise sur des effets de type téléthon pour se désengager financièrement. J’ai connu le cas pour un ami, hélas décédé depuis de son cancer. A Villejuif, une équipe disposait d’un protocole très nouveau de chimiothérapie, mais faute de moyens, ne pouvait pas le développer, malgré des résultats surprenants sur des souris. Cette équipe, appartenant pourtant au service public de la santé, a été amenéé à demander à ses patients fortunés de financer le développement de ce protocole. 200 000 Euros ont été récoltés entre 4 ou 5 patients riches (dont cet ami).
Le gouvernement choisit ainsi ses malades : plan Cancer de Chirac, plan Alzheimer de Sarkozy, selon des critères connus d’eux seuls. Les prématurés ne votent pas, leurs parents appartiennent à la classe d’âge qui ne votent pas majoritairement à droite tandis que les plus de 65 ans ont voté majoritairement pour Sarkozy...