T’as certainement des qualités et une vaste culture mais tu n’es pas Dieu.
Ça tombe bien je suis athée et n’ai pas besoin de fidèles : je ne suis pas prophète en mon pays, comme Sevran qui se l’était auto-déclaré après avoir fait tout le contraire... Mort, il gêne encore. Un rappel ? Un tartufe de la chanson, oui...
Pourtant, ce n’est pas drôle, la pensée douteuse d’un homme vantant les joies du tourisme sexuel et de la France de 1942, les voyages de presse nazis avec la crème de la littérature antisémite. C’est un portrait à charge. Y a-t-il d’ores et déjà un procès en cours ? Mais ce qui semble guider la main de Balandras, ancien programmateur au Sentier des Halles travaillant à l’émergence de nouveaux talents, c’est de dénoncer le diktat qu’impose encore aujourd’hui « l’ignorant » ( Chanter la vie, sur France 2) dans un paysage audiovisuel habituellement si frileux à programmer une émission musicale. Citant au passage son dictionnaire de la chanson française sans Gainsbourg, Bourvil, Souchon, Higelin, Lavilliers, Marianne Oswald, Nino Ferrer ou Boby Lapointe, Balandras pointe une incapacité à avoir jamais découvert qui que ce soit. Concentré sur une idée rétrograde de la chanson et de son public, sourd aux métissages comme à la nouvelle scène (« des faux Brassens »), « Sevran ne s’est jamais fait à l’idée que son public féminin n’avait rien de l’image d’Epinal des grands-mères au tricot, sagement assises dans un fauteuil au pied duquel un chaton emmêle les pelotes de laine. Les mémés d’aujourd’hui […] conduisent, s’occupent de leurs petits-enfants, fréquentent les supermarchés, s’activent pour des associations. Certaines partent en vacances avec des copines et s’adonnent aux joies de la danse, du chant, du karaté ou du yoga. »
Bref, le mec vivait encore en 1942.