@Hgo04
Merci pour ce commentaire dont je partage les idées à 200% !
Le fait est que la situation n’est pas simple, qu’il y a énormément de paramètres à prendre en considération.
Bien sur que je me la suis posée la question : si on en reste au niveau superficiel du problème, on a spontanément envie d’aider ces personnes, qui, je le maintiens, sont des victimes ; victimes de passeurs qui les font venir à prix d’or, victimes dans notre pays de patrons peu scrupuleux qui se font du fric sur leur dos, victimes dans leur pays où il n’y a pas de boulot, où l’exode rural amplifié par les reglements de l’OMC, a eu des répercussions catastrophiques.
Après, quand je discute avec eux, je vois bien à la fois leur desarroi : "si je suis expulsé, c’est la survie de ma famille qui est mise en péril, mais j’ai bien compris qu’ici je fais le jeu de patrons malhonnêtes qui profitent de ma faiblesse, et en plus je vis dans la peur permanente des contrôles et de la reconduite à la frontière. "
Ils sont bien conscients que la France ce n’est pas l’eldorado, donc ils ne cherchent pas à s’installer ni à faire venir leurs familles, pour eux, ils sont là temporairement.
Est ce à dire que si nous (au niveau pays, Europe) adoptons d’autres modes d’aide et soutien au développement des pays africains, non seulement nous éviterons que ces gens viennent chez nous où ils ne sont pas heureux : déracinés, exploités ..., mais nous favoriserons le retour au pays ? Personnellement je pense que oui, et effectivement le développement du commerce équitable, du micro-crédit, sont de bonnes pistes pour autonomiser ces populations, leur rendre leur dignité et surtout la maitrise de leur destin.
Le problème est qu’il faut cesser de faire du "saupoudrage" et revoir de fonds en comble notre collaboration nord-sud. Ce n’est pas rien !
Et ce n’est pas facile ...
L’article est déjà assez long, vous l’avez dit vous même, car je souhaitais vraiment donner la parole à ceux qui ne l’ont jamais, bien qu’ils soient au premier chef concernés, ... alors parler commerce équitable, économie sociale et solidaire, agriculture paysanne ... certes c’est passonnant mais cela ne se traite pas en 3 lignes !
Ensuite pour ce qui concerne les patrons qui utilisent et meme exploitent cette main d’oeuvre : je pense que ce que j’ai écrit permet de se rendre suffisamment compte des responsabilités de chacun, ... ensuite, oui, normalement c’est plutot contre eux que la "chasse" gouvernementale devrait s’orienter en priorité ; quelque part cela a déjà un peu commencé, mais pour l’instant, ceux qui risquent le plus ce sont les travailleurs, ce qui n’a rien d’étonnant avec ce gouvernement.
Enfin, à la question de savoir si ces emplois, une fois revalorisés au niveau salaire et conditions de travail, pourrainet intéresser des chômeurs de chez nous :
1/ on touche de plein fouet le sujet du pouvoir d’achat : cela signifie qu’il faut revaloriser l’ensemble des petits et moyens salaires en France pour relancer le pouvoir d’achat et éviter un tassement pour les salaires des classes moyennes ; si on augmente ces salaires des manoeuvres, ceux des ouvriers et employés doivent suivre (là je vous renvoie sur les travaux de l’économiste Liem Hoang Ngoc)
2/ car si on demande aux patrons d’augmenter les salaires des ouvriers non qualifiés mais que le reste ne suit pas, cela risque de diminuer la rentabilité de leurs entreprises (s’ils ne répercutent pas la hausse du prix de production, ou pas totalement) et / ou d’augmenter leurs prix de vente alors que la perte de pouvoir d’achat fait qu’ils risquent d’avoir des difficultés pour vendre leurs biens et services (cela concerne également les restaurateurs pris dans l’engrenage).
DONC de toute façon, le règlement du problème est partiellement lié aux salaires en France et au pouvoir d’achat.
3/ ensuite, sur le travail lui-même : en France on a eu depuis des années tendance à pousser les jeunes dans les études et dévaloriser les métiers manuels. C’est la monnaie de la pièce : même des jeunes qui sortent de l’enseignement sans diplome vont estimer ces métiers trop dévalorisants par rapport à leur niveau "estimé" et par rapport au regard de la société civile. Donc même en augmentant les salaires je ne suis pas certaine qu’on trouvera de la main d’oeuvre locale, sauf à forcer les gens à accepter ces emplois sous peine de radiations ... ce qui est en cours.
Mais, même si je suis bien consciente que tout le monde ne fait pas le métier de ses rêves, ne "s’éclate" pas forcément au travail, comment envisager que des gens vont avoir toute leur vie des métiers qui les rebutent, qu’ils considèrent comme une humiliation ? Ce côté "marche ou crève" de la politique actuelle de l’emploi me pose question en ce qui concerne ses conséquences sur le moral, le psychisme des travailleurs ... (cf l’augmentation des dépressions et suicides dans le milieu professionnel ...). On passe beaucoup de temps dans une existence sur son lieu de travail, c’est donc un aspect structurant et important de la personnalité ...
Je m’arrête là mais ce texte peut ouvrir de nombreux débats, et c’est ce que je souhaitais ... mais les insultes racistes et gratuites de certains viennent un peu gacher la discussion.
17/05 23:03 - cza93
oui ou alors ils ont les cheveux qui poussent à l’intérieur et ça empêche les neurones et (...)
17/05 13:18 - masuyer
Salut Constant, j’avais loupé Hélios, c’est vrai qu’il concourt brillament. (...)
17/05 00:25 - masuyer
Oui, bien plus simple. Comme les ennemis désignés, qui nous lavent de nos "péchés" (...)
17/05 00:13 - cza93
"Sommes nous prêt à payer tout produit ou service à son véritable coût ?" => et (...)
17/05 00:01 - masuyer
Salut Cza, je fais faire du commentaire de commentaires, tant il y a un joli florilège (...)
16/05 22:48 - cza93
"bons sentiments", ce n’est pas ce qui constitue le fondement de ma démarche. (...)
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