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Commentaire de Marc Bruxman

sur Deuxième enquête participative : Quelle place pour les pauvres en France ?


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Marc Bruxman 16 mai 2008 18:57

Mesures de pauvreté

Pour la majorité des gens c’est le ressenti qui compte. D’ou la définition de l’INSEE. On ne sent pauvre car on n’a pas accès aux mêmes ressources (nouritures, logement, loisirs) que tout le monde.

Ainsi de nombreuses personnes que l’on considére aujourd’hui et en France comme pauvre ne seraient pas considérées comme pauvres dans un autre pays ou au XIXème siècle. Le fait que certains répondent à cette enquête se sentir pauvre car ils doivent accepter des boulots qu’ils jugent ne pas correspondre à leurs qualifications est révélateur.

La mesure de l’INSEE correspond donc au ressenti des gens et non a une condition objective (avoir du mal à se nourrir, être SDF, etc...). Le fait d’avoir une mesure objective de la pauvreté permettrait de mieux mesurer les progrés ou regressions sociales que la vision de l’INSEE. (A condition que les critéres objectifs soient constant). Car la vision de l’INSEE mesure avant tout le degré d’inégalités sociales dans le pays et non la pauvreté réelle. Si tout le monde gagnait de quoi manger et se loger décemment (ce qui serait déja un progrès), on aurait encore des pauvres avec la vision de l’INSEE car les gens seraient malheureux de ne pas avoir droit à certains loisirs auquels les plus riches auraient droit.

Elle ne prend pas non plus en compte le patrimoine (si je gagne 800 € par mois et que je n’ai pas de loyer à payer, je vis plutot bien alors que si je dois payer un loyer en ile de france avec un smic je suis dans la merde. De même un RMiste propriétaire de son logement vivra certainement mieux qu’un smicard qui doit payer son loyer), ni la région dans laquelle on vit. Et la encore, smicard dans certaines régions de France est vivable mais dans les grandes villes c’est absolument impossible.

La précarité quand à elle ne saurait compter dans la mesure de la pauvreté. Il y a beaucoup de gens qui ont des emplois précaires et qui ne sont pas pauvres pour autant. Un freelance par définition occupe un poste précaire. Mais certains vivent très bien. La précarité peut être perçue comme pénible à vivre mais elle n’a pas forcément d’incidence sur les conditions matérielles. L’interim ou le CDD paie même une prime de précarité.

Le plus important dans la mesure de la pauvreté c’est de séparer ce qui reléve de conditions de vie réelement indignes (logements insalubres, difficulté à se nourir, ...) de ce qui reléve du "je ne peux pas vivre comme ce que l’on voit à la télé". Le premier type de pauvreté peut être éradiqué, le second non.

Je ne me sens pas pauvre mais je pense que personne n’est à l’abri de le devenir.

Le fait de lutter contre la pauvreté passe avant tout par l’éducation que ce soit à l’école ou dans des cours de rattrappage pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y réussir. Il faut enfin donner des cours adaptés aux besoins des entreprises. Beaucoup de gens ne trouvent pas de boulot non parce qu’ils sont bêtes ou fainéants mais parce qu’ils ont suivi une formation inadaptée.

Le divorce est également un fléau qui plonge dans la pauvreté nombre de femmes.

 

 


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