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Commentaire de timiota

sur Deuxième enquête participative : Quelle place pour les pauvres en France ?


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timiota 17 mai 2008 02:04

Plusieurs remarques qui se recoupent

 

- au niveau du ressenti : disparition des classes moyennes, disparition des "plans sympas" pour les revenus moyens.

Par exemple : consommation en Hard Discount qui s’étend.

Autre impression : pas de produits sympas en grande consommation, alors que au seuil des années 1990, le choix s’étoffait. Cela vaut pour les céréales, pour la biscuiterie (ex la marque "reflets de France", basée sur un choix qualité prix et des fabriques régionales de taille moyenne, qui avait percé vers 1997, va disparaitre), pour les vetements (tous en rayures pour les hommes).

Au contraire, si vous vous payez des marques ciblées, vous retrouvez des produits intéressants mais franchement chers (inno/monoprix, kenzo). Les intermédiaires ont tendance à disparaitre

 

- "fracture numérique", qui monte insidieusement vers ces classes moyennes, au travail notamment, où les taches de "navigation dans l’information" sont reprise par les cadres, et laminent la place des techniciens : peu de marges de travail de technicien dans l’immatériel, sauf sur des modèles très décourageants (centre d’appel, etc.)

 

- Ma remarque globale est que dans ces conditions (et en suivant B . Stiegler) , la pauvreté se vit aussi comme perte de savoir-vivre, comme absence d’opportunité donnée à la singularité de chacun. En etre réduit à choisir parmi des produits aussi peu intéressant les uns que les autres, c’est une forme de prolétarisation. On peut encore en dire autant quand on est "réduit" aux marques "claniques" (Nike,...) "ou rien". De cette prolétarisation dans et par la consommation, la classe moyenne sent les prémices à son hyper du coin. Du fait que le désir baisse tendanciellement et ne fait pas pousser tout cela vers le haut (c’est l’emballage le plus vu-a-la-télé-c’est-comme-le-loft" qui gagne, pas le produit qui a su industrialiser un gout ou un service "sympa") , c’est un cercle vicieux. On consomme "contraint et forcé", on ne cultive pas le fond de savoir-vivre qui est en nous (et pour les pauvres, une certaine partie risque d’en perdre la pratique), et on ne fait plus de choix vis à vis des propositions commerciales présentes pour "boycotter les plus betes" et la machine s’auto dirige ainsi vers "le pire", la négation des singularités, la prolétarisation de masses de consommateurs, la désublimation. Celle-ci conduit à son tour (dans des proportions difficiles à préciser) au relachement des "pulsions", et à des conduites en groupe qui peuvent faire peur ou passer dans le registre "barbare".

- Les médias ont un rôle énorme dans cette boucle de contre-réaction, et donc un rôle de complice vis-à-vis de la mauvaise condition faites aux pauvres et plus généralement à la "prolétarisation consumériste" de grands pans de la classe moyenne

 


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