Exact : Rousseau ne parle de volonté générale que pour la loi générale et non pas pour le gouvernement (les magistrats) lequel est toujours particulier, dès lors qu’il n’est censé appliquer la loi générale (et non pas majoritaire qui reste particulière) qu’à des cas particuliers.
Rousseau est contre toute prétendue démocratie majoritaire, qui plus est , portant sur les applications particulières de la loi, ce que veut dire pour lui gouverner : D’où sa distinction entre le souverain, les individus composant le peuple, qui ne décident que de la loi et le prince qui l’applique qui ne doit jamais faire de cette application l’objet d’une procédure électorale.
Le volonté générale à propos de la loi est pour lui ce qui reste lorsqu’on a retranché les divergences opposées qui de toute façon s’annulent entre elles, dès lors que chacun se prononce en dehors de toute option partisane.
C’est pourquoi Rousseau rejette comme tyrannique toute démocratie représentative qui prétendrait gouverner selon la majorité et non selon la loi générale, ce qui en ferait une loi particulière. Autant dire que Rousseau n’aurait certainement pas admis l’interprétation dévoyée de sa position par les tenants de la révolution et de la démocratie représentative partisane majoritaire. La démocratie "gouvernementale" ne vaudrait selon lui que pour des dieux dont la volonté législative de justice universelle se confondrait avec la volonté particulière. Pour les hommes elle conduit nécessairement à la tyrannie majoritaire, selon le mot ultérieur de A de Tocqueville. !
Mais ce que Rousseau n’a pas pensé c’est précisément le juste rapport entre le pouvoir législatif, et les pouvoirs exécutifs et judiciaires dont il DOIT ËTRE séparé.