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Commentaire de Christophe

sur Les orientations pour le pouvoir d'achat


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Christophe Christophe 28 mai 2008 11:19

@Blé,

Pour quoi utilise t-on les termes "pouvoir d’achats" plutôt qu’ "augmentation de salaire" pour les salariés ?

Le pouvoir d’achat d’un patron a t-il les mêmes critères que celui d’un salarié ?

Le pouvoir d’achat est une notion de capacité ; capacité à consommer de façon continue au même niveau de vie. Je rejoins donc, comme l’a signalé Jimd sur un autre sujet que le pouvoir d’achat se fond dans le vouloir d’achat.

Avoir la capacité à consommer l’essentiel pour la vie (capacité à se nourrir, capacité à se protéger, capacité à se déplacer) serait une approche plus pertinente ; mais même l’INSEE, organisme de référence, ne tient pas du tout compte de ce type d’approche, noyant totalement l’essentiel dans le superflu.

L’augmentation des salaires est un outil permettant de préserver le pouvoir d’achat, il est le seul outil fournissant une solution structurelle, durable si nous ne sommes pas dans l’individualisation quant à la distribution. Mais il existe aussi les systèmes de primes qui permettent de couvrir de façon conjoncturelle des dérives de hausse des prix.

Lorsque nous parlons d’augmentation de salaires, il existe deux possibilités qui généralement se cumulent dans les accords de salaire :

  • Les augmentations générales ; elles n’apparaissent que pour la catégorie non cadre ; elles donnent une augmentation en niveau.
  • Les augmentations individuelles ; celles qui sont distribuées au mérite (en théorie) mais qui sont finalement soumises au bon vouloir de quelques personnes dans une chaine de décision ; elles s’expriment en pourcentage de la masse salariale (c’est donc un budget).

Le principe de préservation du pouvoir d’achat de l’ensemble consiste à avoir une augmentation de salaire au moins égale à l’inflation. Si l’inflation est calculée uniquement sur les éléments essentiels et importants pour la vie, nous sommes dans la préservation d’un pouvoir d’achat ; si l’inflation est calculée sur un ensemble englobant des éléments ni essentiels, ni important, nous ne préservons pas un pouvoir d’achat donc même pas un vouloir d’achat. Il est des postes de dépense incompressibles dont l’inflation peut être noyée dans celle recouvrant des éléments superflux. C’est le problème posé sur les indicateurs calculés par l’INSEE ; l’exemple du passage à l’euro a été criant : en février 2002, l’INSEE a calculé une inflation de 0,5% sur le mois alors que la cours des comptes a menées une enquête ciblée sur les denrées alimentaires sur la même période, résultat, une hausse de 12,5%. Cet écart est symptomatique de ce qui se passe actuellement avec la hausse des produits pétroliers alors que l’INSEE continue de communiquer une inflation mensuelle de l’ordre de 0,1% à 0,3% !!!

Concernant les différentes catégories sociales, le pouvoir d’achat se réfère à la même base (inflation) ; mais n’a pas la même influence (différentiel de salaire). Les postes incompressibles ne représentant pas le même pourcentage de revenus. Nous avons le même phénomène pour le vouloir d’achat, à tel point que les plus bas revenus voient leur capacité d’achat du superflu se réduire à néant tant les postes incompressibles prennent une part prépondérante de leur revenu. Sur de très hauts salaires, cela consiste à réduire leur capacité d’achat de produits superflux.


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