@ PIE 3,14
1- "La représentation de la réalité ("plus ou moins fidèle") n’est jamais réelle pour la simple raison qu’on la représente et la met en scène ."
Merci de l’admettre, alors cessons de parler de "réalisme", de "naturalisme", ces catégories nulles et non avenues, inventées à une époque où la réflexion sur l’information restait embryonnaire.
2- "Les élèves ne font pas "la loi", ils participent et réagissent au cours d’un professeur qui s’adapte à son public sans perdre le fil de son propos."
J’ai avancé trois indices qui prouvent que les élèves font la leçon et la loi. Vous n’y répondez pas. Libre à vous de pratiquer la politique de l’autruche !
3- "Les élèves ne parlent pas un "sabir quasi clanique" mais simplement le langage fleuri des pauvres de banlieue qui depuis 150 ans fait la richesse lexicale de ce pays ( il y a plus d’invention aujourd’hui dans le rap et ses dérivés que partout ailleurs)"
Vous êtes prisonnier du réflexe de compassion humanitaire. Méfiez-vous de "la pitié dangereuse" ! Le meilleur service à rendre à des "pauvres", comme vous dites, c’est de leur enseigner la langue du pays où ils doivent vivre, sous peine de les enfermer dans la discrimination.
Si on est en cours de français, le sabir de banlieue ne peut-être admis. Il importe donc d’y veiller. Quant aux inventions "langagières" chères aux adorateurs de ce sabir, je ne doute pas que ceux qui maltraitent une langue finissent à la longue par imposer leurs incorrections.
Dans l’attente, je ne trouve rien d ’inventif dans "le verlan", sinon un signe de reconnaissance clanique ou tribal de gens qui détruisent la langue faute de savoir la parler correctement. Raison de plus pour un prof de français que de l’enseigner, et de préférence en ne commençant pas par l’imparfait du subjonctif qui est une autre façon de mettre l’ordre des choses à l’envers, mais d’abord en remettant les mots à l’endroit, du moins dans sa classe !
4- "Vous dites qu’éduquer c’est apprendre à appliquer des règles et je vous approuve mais de quelles règles parlez-vous ? S’il s’agit de se faire obéir au doigt et à l’oeil en 30 secondes devant une classe difficile en disant "taisez-vous" , vous risquez de déchanter."
Mais des règles qui permettent des relations sociales pacifiées ! Admirable éloge de la transgression des règles qui nous a menés là où nous sommes, à la destruction patiente du service public d’éducation conformément au rapport de l’OCDE de 1996, dont j’ai parlé dans un récent article sur AGORAVOX ! Et vos "pauvres" n’ont pas fini de connaître leur douleur !
5- "Je n’aime pas votre article parce que vous êtes probablement un ancien professeur et que vous auriez du être touché par cette bande annonce qui montre un adulte respectueux et exigeant envers ses élèves."
Il ne faut pas avoir fréquenté les ados pour trouver dans l’attitude de cet adulte respect et exigence envers ses élèves. Il est au contraire à genoux et les élèves, aussi pervers que peuvent l’être des adultes, savent comment l’y maintenir. Il doit négocier sans cesse, comme je l’ai écrit, sa place dans la cage aux fauves. Sachez que les ados savent reconnaître les profs qui les ont respectés : ce ne sont jamais les démagos qu’ils finissent par mépriser et ils ont raison. On ne respecte pas un élève qui ne parle qu’un français approximatif en lui mettant sous le nez l’imparfait du subjonctif : il eût fallu que ce professeur y songeât !
6- "Au lieu de cela, vous avez rédigé un article en forme de rapport d’inspection négatif qui sent un peu trop le ressentiment du professeur injustement admonesté par sa hiérarchie."
Et voilà le coup de pied de l’âne ! Pourquoi faut-il voir dans le diagnostic que je fais au vu de cette bande annonce, une critique inspirée par un quelconque ressentiment. Faute de trouver argument dans les faits, vous faites comme tous les faibles, vous vous livrez à des attaques personnelles. Minable !
Il reste que je soutiens - sans exonérer les profs de la leur - que la responsabilité du désastre en incombe pour une grande part à l’administration qui est la première à violer les règles quand elle y a intérêt. Voilà le drame. Depuis 1996, date du rapport de l’OCDE, elle sait , du moins, que cela contribue à la destruction du service public attendue. Paul Villach