A marc,
Je ne pensais pas être totalement hors sujet au vu des imprécisions de l’auteur à propos des concepts de de dictature du prolétariat, de bourgeoisie et même de lutte des classes qu’il utilise. Comme il conclue son article à propos de la lutte des classes en affirmant : "Le gouvernement semble vouloir en soulever le couvercle et accepter que s’en dégage des odeurs nauséabondes." j’ai cru y lire que, pour lui, la seule alternative possible au capitalisme, le seul débouché de la lutte des classes, c’est de reproduire l’expérience désastreuse réalisée en URSS....
"Capitalisme d’état ? qu’est-ce que c’est que ça ?"
Concept né au XIXème siècle et utilisé par des penseurs aussi différents que Bakounine, Lénine lui-même, Makhaiski (qui je crois me souvenir utilisait la formule socialisme d’État) Anton Ciliga etc...Ce système économique est caractérisé par la possession juridique des entreprises, de l’industrie et du capital par l’État, la bourgeoisie ayant été expropriée.
Nouvelle classe sociale ? qu’est-ce que c’est que ça ?
La répartition égalitaire des richesses n’étant pas instaurée par le nouveau régime "révolutionnaire", la Plus-value extorquée aux travailleurs tombe dans la poche de la nouvelle classe privilégiée, celle qui détient le pouvoir politique. Pour l’URSS ce sont les dirigeants du PCUS. Qu’ils furent des opportunistes, comme vous le dites, ne fait bien sûr aucun doute...
unique détentrice du fruit du travail ? de quoi parlez-vous ? d’une datcha et de deux ou trois voitures de luxe ?
Pour les dirigeants de haut rang, une seule datcha c’est la misère ! Il faut y ajouter les chauffeurs, le nombreux personnel de service (les bonnes et les cuisinières) la possibilité de décrocher sa "vertouchka" pour taper dans la caisse à volonté, bien que l’argent soit secondaire pour les privilégiés puisque tout est leur est fourni gratuitement... Sans oublier la "jouissance suprême" (Djilas) qu’est l’exercice du pouvoir sans limite...
Si je suis intervenu, c’est parce que je crois qu’il est nécessaire de se débarasser du capitalisme privé mais en ayant en tête cette expérience ratée d’une révolution confisquée...
Pour moi le point où le processus révolutionnaire Russe s’est enrayé se situe bien avant le soulèvement de Kronstadt. C’est la liquidation des soviets et l’instauration du parti unique sans droit de tendance qui est l’origine de la prise du pouvoir par la nouvelle classe.
A noter que les soviets ce sont ces "conseils ouvriers" nés partout et dans de nombreux pays, spontanément, à l’initiative du peuple, dès qu’il y a vacance du pouvoir...
C’est l’expression de la démocratie directe exercée par le peuple soulevé. C’est cette vraie démocratie que je défends...