Je suis intervenue auprès de ses jeunes filles dans le cadre de l’insertion professionnelle (dispositif A M I T I E) et non dans la protection des mineurs ou des femmes battues. C’est donc sur le terrain que j’ai découvert ce problème dont j’avais entendu parler mais je ne m’y interessais pas trop du fait de ma fonction.
L’état donne peut de moyens pour la protection des femmes et des jeunes filles en général, les travailleurs-euses sociaux doivent jongler avec les difficultés : manque de place, manque de crédits, manque de médecin et de psy, ....
Les cas que j’ai suivi étaient des jeunes filles de 18 ans françaises qui étaient vouées à un mariage avec un ami de la famille resté au pays (algérien ou autre ) afin de le faire venir et facilité sa nationalisation française. Le tarif était entre 20 et 30 000F. Ce n’était pas trop cher pour un homme qui avait un peu d’argent au pays. Ce problème était parfaitement connu des élus (Lorraine) mais très peu pour ne pas dire aucun n’a daigné prendre en considération la réalité des difficultés.
Il faut savoir que beaucoup de jeunes femmes quittent "leur mari" et divorce mais elles sont exclues de la famille. On les retrouvent au R M I avec un ou deux enfants. Le mari lui, fait sa vie en France sans trop de problème.
A l’époque je me suis adressée aux droits de l’homme, (seuls ces messieurs ont eu droit de parler au cours de la réunion) et au MRAP, là j’ai déchiré ma carte d’adhérente, écoeurée.